La soutenable légèreté de l'être

 
Aussi loin qu’elle s’en souvient, Lolo a toujours eu des maux de ventre qui lui pourrissaient la vie. Et depuis toujours, on lui dit que c’est dans sa tête, que c’est psy, qu’il faut qu’elle pète un coup ou qu’elle aille faire caca…

Lolo a bientôt 30 balais, désormais, et, malheureusement, du côté de ses problèmes de santé, ça n’a pas changé. Elle n’est pas du matin, elle est souvent de mauvaise humeur, elle flippe de tout et se plaint sans arrêt. Ça fait carrément suer les gens autour d’elle, d’ailleurs. Qui en ont marre, à la fin, et qui ne sont donc pas toujours très compréhensifs ou très tendres avec elle. Et toujours ces maux de ventre, et toujours tout le monde pour lui dire que c’est elle qui se crée ces problèmes…

Mais qu’a donc fait Lolo de sa vie ? A quoi a-t-elle passé son temps, à part se plaindre, rater ce qu’elle entreprend, faire des séjours à l’hosto, se shooter aux médocs et fumer comme un pompier ?
 

Par sylvestre, le 20 janvier 2019

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Notre avis sur La soutenable légèreté de l’être

 
Il paraît que ça fait partie de "la maladie"… Ne demandez pas à un dépressif de se sortir les doigts du cul : il ou elle. Ne. Peut. Pas. C’est comme ça ! C’est un cercle vicieux, ou égoïste, ou mystique. Mais c’est ainsi. Quand t’es dans le négatif, quand t’es dans la déprime, quand tu broies du noir maladivement au point de tout te pourrir, y’a pas grand-chose à faire. Faut attendre que ça passe. Faut attendre le déclic. Ou un peu de maturité.

Qu’elle est chiante, Éléonore ! Qu’elle est pénible et égocentrée ! Rha, ouais, elle a raison : sa vie ne vaut pas le coup d’être vécue, tout le monde est contre elle, bla bla bla… Faut dire qu’à force de s’écouter et de tout voir du mauvais côté, y’a de quoi faire perdre patience même aux plus dévoués des proches ou des confidents ! Au point que même quand on lit ce témoignage en bandes dessinées, on finit par avoir la Lolo qui nous ressort par les trous de nez ! Elle paraissait pourtant si mimi quand elle était petite ! Et "normale"… (On va pas tout mettre sur le dos de Tchernobyl, non plus, nan ?!)

Heureusement, on sait que c’est une autobiographie et on comprend que la scénariste Éléonore Costes n’a pas fini ni à l’hôpital psychiatrique ni au cimetière. Qu’elle a un chouette petit CV, aussi : dans la comédie, sur les réseaux sociaux, dans les media, et maintenant en BD. Donc on se dit que rien n’est jamais perdu pour les "cas" comme elle. (Sauf qu’on souhaite aux autres de passer "du bon côté des choses" avant 30 ans !)

Waouh, au final, même s’il est bon et sain que les choses soient dites, que c’est long, cette BD ! Quand on prend le personnage principal en grippe, on ressort difficilement comblé par sa lecture et ça a été le cas pour moi avec cette insoutenable La soutenable légèreté de l’être. Que je ne vous conseillerai donc pas tant ce fut une épreuve au fil de laquelle j’ai en outre fini par ne plus voir l’objectif ni l’intérêt ! Dommage ! Par contre, il ne faudrait pas que je finisse ces lignes sans avoir insisté sur le fait que c’est le caractère irritant de l’héroïne qui m’a déplu. Pas le fait que "ça existe", pas le fait que l’intéressée ait eu des problèmes, pas le fait qu’elle veuille en parler, et pas non plus le dessin de Karensac qui est parfait dans ce registre "ma vie en BD" mais qu’on verrait bien volontiers sur des récits plus… rigolos !

Allez, on tourne la page. Comme Lolo à ses 30 ans. Et du passé on fait table rase.
 

Par Sylvestre, le 20 janvier 2019

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