La somnambule

Arrivée en ville un soir, il y a deux ans, ne se souvenant plus de rien, Marian travaille depuis au magasin de brocante de Ruth qui lui loue aussi un petit studio au dessus de la boutique. Progressivement elle s’est faite à cette nouvelle vie, résignée sur son passé oublié. Pourtant, un jour, elle décide d’acheter une magnifique décapotable, comme saisie par une pulsion, une envie soudaine… Mais dès le lendemain elle se rend compte que la nuit quelqu’un emprunte sa voiture, remplie son cendrier de mégot et roule on ne sait où ! Elle soupçonne les autres locataires et avec l’aide du ténébreux Dick elle commence à enquêter… Mais Marian n’est pas au bout se ses surprises…

Par fredgri, le 28 mai 2013

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Notre avis sur La somnambule

Dans ce polar, adaptation du roman de Helen McCloy "The Sleepwalker" publié en 74, nous sommes entrainés dans une histoire qui mêle assez adroitement une ambiance noire, inquiétante avec une vraie tension psychologique. Car il s’agit bien, en effet, de la base du récit, cette jeune femme qui est hantée par d’étranges cauchemars, qui ne se souvient de rien, bascule progressivement dans une atmosphère nourrit de soupçons, de doute, et cette histoire de décapotable qui disparait la nuit pour revenir pleine de mégots n’est en soi que l’élément déclencheur qui va provoquer le reste ! Elle sent bien que la source de tout ces mystères se cache dans son passé et pour cela il va lui falloir retrouver ces fragments oubliés !

Le scénario de Stéphane Michaka se déroule avec une logique implacable. Petit à petit, nous découvrons à la fois le quotidien tranquille de Marian, ses voisins, ses amis, mais aussi ses angoisses qui hantent ses nuits, qui commencent à gripper lentement les rouages de cette histoire. C’est juste un peu dommage que le titre désamorce dès le début le mystère de la décapotable nocturne, donnant ainsi l’impression que le récit patine un peu avant de vraiment décoller ensuite.
Il n’empêche que cet album reste très prenant, avec un vrai sens des personnages et cette idée de rythmer la lecture avec en voix off les pensées de Marian est une très bonne idée narrative, car nous appréhendons de suite le récit d’un point de vue subjectif assez touchant. A aucun moment les textes ne sont redondants vis à vis des images, ni même enclins à se perdre dans des longues litanies. C’est très sobre et cela reste au service du récit. De plus, les éléments sont tout de même assez habilement posés, entretenant une atmosphère à couper au couteau tout du long ! Il faut dire que le graphisme plutôt inspiré de Jean-louis Thouard renforce parfaitement cette tension palpable pratiquement dès les premiers plans. Le dessin est vif, voir même tranchant et même s’il a tout de même tendance à rester dans une approche assez inexpressive, il n’en demeure pas moins très vivant avec pas mal de séquences de toute beauté. Sans oublier les très nombreuses et magnifiques trouvailles graphiques !

Encore un très bon album de la collection Rivages-Noir ! Du vrai polar avec beaucoup de texture, un régal !

Par FredGri, le 28 mai 2013

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