REVUE DESSINÉE (LA)
Volume 7

Pour ce nouveau numéro La Revue Dessinée et toute son équipe se penchent sur plusieurs sujets.
Qu’il s’agisse de la deuxième partie du reportage de Benoît Collombat et Etienne Davodeau sur le SAC (Service d’Action Civique), de l’affaire scandaleuse des Biens Mal Acquis présentée par Xavier Harel et Julien Solé, en passant par les toutes nouvelles techniques de Frontex pour lutter contre la migration clandestine, présentées par Taina tervonen et Jeff Pourquié, et l’enquête sur les juges d’instance par Pierre-Antoine Souchard et Gabrielle Piquet. Sans oublier les différentes rubriques habituelles, comme "Musique" consacré aux Residents, "La Revue des Cinés" qui parle de Playtime de Tati, "Rencontre" qui nous fait découvrir le Paris vu par Gisèle Casadesus, "Langage" qui revient sur le terme "Antisémite", "Instantané" qui s’attarde sur la célèbre photo d’Evgueni Khaldei prise à Berlin le 2 mai 1945, "Anticipation" qui se tourne vers notre futur écologique, "Passion Byte" qui se consacre aux années 1993 – 1998 et "Savoir pour tous" qui s’interroge sur le cannibalisme !

Par fredgri, le 11 mars 2015

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Notre avis sur REVUE DESSINÉE (LA) #7 – Volume 7

Comme à son habitude La Revue Dessinée s’attache à décortiquer quelques points d’actualité, à analyser à la façon des Grands Reporters, l’envers du décor.

Dans ce dernier numéro, j’ai particulièrement été touché par deux histoires.
D’une part les dérives du SAC qui s’est vite tourné vers une sorte de vendetta contre un nébuleux communisme alarmant. D’autre part sur les méfaits de ces grandes fortunes africaines forgées dans le pétrole et dans les fonds publiques qu’elles se réapproprient, qu’elles dilapident au grès des magasins de luxe parisiens… ! C’est intéressant de revenir ainsi sur cette impunité dont bénéficient les protégés du pouvoirs, ceux qui agissent sans l’ombre d’une inquiétude… Qu’ils soient une bande de mercenaires obscures ou ces despotes nombrilistes on ne peut qu’être sensible à la difficulté qu’ont eu les artistes/journalistes à simplement percer les carapaces de ces accusés…
Les arcanes du pouvoirs ont toujours eu des couloirs sombres et tortueux, on le sait, mais ce travail journalistique d’investigation est particulièrement fascinant, car il dénonce un enchevêtrement de réseau, des intéressements économiques et politiques qui faussent sacrément la donne et complique lamentablement le rapport à la justice la plus élémentaire.
En lisant ces pages on se prend à rêver d’un monde ou ce genre de doigts pointés pourraient changer la donne. Néanmoins l’époque est aussi aux grandes affaires, aux dénonciations, aux révélations et de ce point de vue La Revue Dessinée prend vraiment tout son sens, car il y a de la matière pour encore pas mal de numéros !

Il ne faut donc pas oublier le rôle de métissage culturel que joue cette revue. Dans une période ou la Bande Dessinée a plus que jamais besoin de se légitimer cette démarche de croisement entre un travail graphique et des enquêtes très documentées est vital. Non seulement pour que le lecteur puisse à la fois bien comprendre que ce medium est extrêmement riche et bourré de potentiel, mais ensuite pour mieux appréhender l’identité d’un auteur, sa multiplicité et la force de ces projets qui nous entraînent dans les méandres des grands scandales du moment, tout en maintenant un creuset de petites rubriques très instructives qui nous ouvrent vers un univers plus fascinant encore, la musique, le cinéma, la photo, l’informatique, le langage…

La Revue Dessinée a gagné depuis un bout de temps une identité très affirmée, avec une vraie exigence éditoriale, et plus que jamais elle garde son rôle de trublion qui nous interroge, nous passionne et nous interpelle !

Très recommandé !

Par FredGri, le 11 mars 2015

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