La Renarde

La Renarde semble bien être la reine de la forêt. Rien ne lui résiste. Sa malice et son cynisme font tourner en bourrique le chasseur. A la ferme, le chien en oublie qu’il doit veiller sur les poules. Et cette pauvre lapine, qui voit toujours ses lapereaux finir dans l’estomac de la perfide canidé, comment s’étonner qu’elle soit dans un état dépressif permanent ? Même le loup passe pour un fragile agneau face à la Renarde.

Par legoffe, le 25 mai 2015

Notre avis sur La Renarde

Comment résister à une telle couverture ? Avec son graphisme épuré mais résolument design et moderne, ses belles couleurs et ses personnages expressifs, son format à l’italienne et son style un brin rétro, ce livre attire immédiatement l’attention.

On dirait presque un livre pour enfant, gai et coloré. Et puis, on s’étonne du regard des personnages. Non, ceux là n’égaieront probablement pas les lectures des juniors. La renarde a l’air un brin sadique, l’âne a une tête de schizo, le loup est estropié et la lapine fait peur à voir.

Cette bande dessinée cache donc sûrement autre chose. Et la réponse tombe tel le troupeau de moutons de Georges dans le ravin : ça n’est pas du tout pour les enfants ! Marine Blandin et Sébastien Chrisostome nous offrent une série de gags dont le cadre champêtre ne rime pas avec humour bucolique.
La renarde est d’un cynisme incroyable. On pourrait même parler de perversité. Ses aventures, et celles des autres animaux de la forêt et de la ferme, sont l’occasion d’étaler l’humour noir des auteurs dans ce décor pourtant verdoyant. La campagne idyllique rime soudain avec « sadique » ! La renarde rend folle la pauvre lapine en mangeant ses petits. Mais elle le fait avec le sens du spectacle. En d’autres termes, Renarde est théâtrale. A tel point que l’on ne parvient pas à lui en vouloir, elle qui rend tout son petit monde complètement désespéré, dont le chasseur qui en a assez qu’elle mange ses poules, mais qui se fait toujours berner par l’attitude délurée de Renarde.

Avec ces deux auteurs, la pyramide alimentaire est illustrée de manière décalée. L’innocence animale, si courante dans l’univers de la BD, en prend ici un coup. Les bêtes sont devenues très humaines dans leur manière d’être et ça n’est pas pour leur bien ! Mais cela les rend aussi très attachantes.

Le livre, qui est un recueil des gags parus entre 2013 et 2014 dans le magazine en ligne « Professeur Cyclope », est vraiment un petit bijou d’humour caustique. Si vous aimez les histoires drôles qui sortent des sentiers battus, vous ne serez pas déçus par cette balade en forêt !

Par Legoffe, le 25 mai 2015

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