RELIGION (LA)
Tannhauser

Dans l’archipel de Malte, au Château Saint-Ange, les quelques chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem se dénommant « La Religion » se préparent à en découdre à nouveau avec l’oppresseur ottoman. Jean de Valette assure la défense de l’île qui est considérée comme le dernier rempart de la chrétienté face à la déferlante islamiste menée par Soliman. Après avoir dénombré les forces, le grand Maître des Hospitaliers fonde de gros espoirs sur l’enrôlement de Mattias Tannhauser, un capitaine mercenaire allemand très actif qui a, plus jeune, fait partie des janissaires de l’armée ottomane et qui, de fait, connaît bien l’ennemi. Le sachant grand amateur de femmes, Jean de Valette décide de l’amadouer en l’envoyant auprès de la très belle Comtesse Carla de la Penautier. Mattias Tannhauser succombera-t-il aux charmes de la superbe aristocrate et lui assurera-t-il sa protection ? Et qu’en est-il de cet inquisiteur inquiétant se nommant Don Ludovico Ludovici qui est venu rencontrer le grand Maître afin de ruiner la superbe de « La Religion » ? N’aurait-il pas quelque secret intime à cacher ?

Par phibes, le 29 janvier 2018

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Notre avis sur RELIGION (LA) #1 – Tannhauser

La Religion est tout d’abord un roman historique écrit par l’auteur anglais Tim Willocks paru en France en 2009. Assurément emballés par cette œuvre, Benjamin Legrand et Luc Jacamon s’associent afin de la proposer dans un format illustré se déclinant en quatre volumes sous l’égide des éditions Casterman.

De fait, en abordant les premières planches de ce premier tome, le lecteur est appelé à faire un saut dans l’Histoire, au moment où l’ile de Malte, gérée par ce groupuscule se dénommant La Religion, se prépare, en 1565, à subir l’invasion des forces turques. Force est de constater que le scénariste qui s’est attelé à la lourde tâche d’adapter ce roman de plus de huit cent pages a décidé de le restituer dans une forme narrative consistante, avec une voix-off assez présente. Malgré tout, l’on pourra concéder que cette densité verbale surprenante ne nuit pas à l’intérêt de cet album qui a l’avantage de nous plonger dans un épisode guerrier véridique, conforté par l’intervention de personnages ayant réellement existé. Evidemment, l’évocation du siège à venir a également le privilège d’installer une intrigue tournant autour d’un personnage fictif tout en puissance à la jeunesse meurtrie, Tannhauser, qui va participer aux exactions et connaître bien des péripéties.

Il en découle une lecture vraiment passionnante, ponctuée de points forts et de rencontres qui déjà commencent à donner une tonalité menaçante et nous préparent adroitement au conflit à venir. La violence est donc de mise à certains moments, atténuée de temps à autre par l’apparition des deux seules femmes de cette histoire que sont Clara et Amparo.

Du côté illustrations, Luc Jacamon démontre qu’il a mis du cœur à l’ouvrage dans cette aventure. Un tantinet plus réaliste que dans sa grande saga Le Tueur, son dessin se veut être d’une beauté époustouflante. L’artiste joue avec ses crayons dans des perspectives et dans un réalisme ensorceleurs. Décors, personnages, scènes de combats… sont traités avec une rigueur artistique imparable qui porte vers le haut cette adaptation.

Un début de récit percutant, d’une grande richesse verbale et picturale qui a la particularité d’aiguiser la curiosité. Vivement la suite, donc !

Par Phibes, le 29 janvier 2018

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