RELIGION (LA)
Orlandu

Les armées ottomanes conduites par le Pacha Mustapha ont pris pied sur l’île de Malte et ont entamé à gros fracas le siège des forteresses qui la défende. Après quelques petits préparatifs, le mercenaire marchand Tannhauser s’est, grâce à sa grande connaissance de l’envahisseur, faufilé à travers ses lignes pour glaner des informations utiles et en a ramené un prisonnier, le devshirmé Nicodemus. Grâce aux aveux de ce dernier, les assiégés apprennent que leur adversaire a décidé de porter un grand coup au poste avancé que constitue le Fort Saint-Elme. Aussi, afin de saper le moral de l’assaillant, est-il décidé, sur les conseils de Tannhauser, de tout faire pour retarder la prise de cette citadelle et en même temps profiter de ce sac pour préparer la protection du Fort Saint-Ange. Par ailleurs, conformément à son engagement vis-à-vis de la belle Comtesse Carla de la Penautier, le mercenaire allemand s’est mis en quête du fils de l’aristocrate dans l’espoir de le trouver afin de lui faire quitter cet enfer. Autant dire que la chose ne va pas être aisée.

Par phibes, le 2 février 2018

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Notre avis sur RELIGION (LA) #2 – Orlandu

Benjamin Legrand et Luc Jacamon reviennent pour nous livrer le deuxième volet (sur quatre) de leur adaptation de l’œuvre historique réalisée par Tim Willocks. Nous replongeons donc dans les ambiances guerrières liées au siège de l’ile de Malte perpétré par la grande armée de Soliman au 15ème siècle et nous retrouvons le charismatique mercenaire allemand Tannhauser pris au piège de cette invasion.

Ce deuxième opus se veut un ton un tantinet en dessous du premier. Assurément, l’effet de surprise suscité par le premier tome s’est estompé au profit d’une suite qui remet les protagonistes de la première heure dans la suite de leurs circonvolutions. Il va de soi que Tannhauser s’installe irrémédiablement en tant que personnage central de l’aventure et vient ici s’associer plus solidement à Orlandu, petit personnage qui a donné son nom à ce tome et qui va éveiller bien des tourments au mercenaire et à ses dulcinées.

Le concept scénaristique reste identique, s’appuyant sur une césure obligatoire du roman d’origine et sur des transitions qui se veulent pour quelques-unes un peu abruptes. Malgré tout, on ne perd pas le fil et on suit avec une certaine facilité les pérégrinations des protagonistes qui ont l’avantage de se diversifier, en se déroulant en dedans et en dehors des citadelles assiégées des Hospitaliers. L’intrigue reste assez soutenue, surtout au niveau de Tannhauser, qui jongle entre ses recherches de l’enfant de la Comtesse et la défense de l’ile contre un oppresseur très présent. Celle-ci se voit souvent renforcée par des scènes de combat retentissantes qui ajoute au récit une tension bien perceptible.

Luc Jacamon poursuit sa tâche d’illustrateur avec la générosité qu’on lui connaît. Malgré tout, son trait, ici plus rapide, semble moins abouti que précédemment, avec des personnages souvent représentés un peu plus simplement et perd, de fait, sa puissance. Toutefois, la technique est bien présente, se déclarant au travers des décors qui restent de qualité et d’une dynamique picturale qui éclate superbement dans des planches entières (simples et doubles).

Un deuxième épisode somme toute intéressant à suivre malgré semble-t-il une petite baisse de régime, certes non préjudiciable à l’ensemble.

Par Phibes, le 2 février 2018

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