RAGE (LA)
Amina

Un virus inconnu s’est répandu depuis deux ans, n’atteignant que la population très jeune, les enfants, qui une fois contaminés attaquent violement les adultes. Tous sont touchés et aucun vaccin n’est disponible. Pour se protéger les adultes n’ont d’autre solution que d’enfermer ces enragés adulticides, mais les barrières ne sont jamais imperméables surtout quand une frange d’extrémistes a décidé de les éliminer.

Par olivier, le 8 octobre 2011

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Notre avis sur RAGE (LA) #1 – Amina

Quand une maladie inconnue s’attaque à la base même de l’humanité, enfermer les malades et imposer un moratoire sur les naissances est un réflexe de défense même si pour cela il faut mettre en danger le destin de l’espèce. Plus d’enfants, plus d’avenir.
La recherche piétine, un espoir toutefois semble apparaitre, les scientifiques ont découvert qu’à la puberté, le taux d’hormones sexuelles qui augmente fini par détruire le virus sans que pour le moment ils ne soient parvenus à utiliser ce phénomène naturel pour créer un vaccin.
La situation dans les centres est tendue, lorsque ces enfants atteignent une majorité sexuelle, ils deviennent à leur tour la proie de leurs congénères et doivent être extraits des centres par l’armée avant de se faire dévorer et d’entrainer l’extermination de l’espèce.
Manquant cruellement de personnel médical, le responsable de ces unités est ravi d’accueillir Amina Rivière, infirmière volontaire, pour participer aux opérations d’extraction. Cette dernière toutefois ne semble pas motivée uniquement par un sentiment humanitaire, elle dissimule un secret, un désespoir : celui d’une mère qui n’a qu’un espoir, revoir son fils vivant.

Après Voyageur qu’il cosigne avec Eric Stalner, Flor de Luna et, tout récemment une incursion ironique dans l’actualité politique, Pierre Boisserie se lance dans le thriller d’anticipation.
Puisant son inspiration dans une information dont il retient les éléments dramatiques, les déclencheurs d’angoisse et de paranoïa générale où, plus anecdotique, les faits divers ponctuels comme l’installation des boitiers anti-jeunes qui défraya un temps la chronique, il nous livre un album où la tension est palpable, l’intrigue tendue et suspendue à l’avenir des enfants enragés.
La pandémie qui les transforme en zombies n’épargne aucun pays, c’est la guerre et quelle guerre peut-être plus cruelle et plus déchirante que celle qui se fait contre des enfants.
Alternant les scènes d’action violentes et rythmées, où il s’offre même les moyens d’avoir un surprenant équipage d’hélicoptère, avec des flashbacks sur la vie d’Amina, Pierre Boisserie construit son intrigue entre catastrophe mondiale et drame personnel.

Associé cette fois à Malo Kerfriden dont on a apprécié le travail sur KGB ou Quarterback et dont le trait restitue les émotions à fleur de peau des personnages, Pierre Boisserie lui offre de pleines pages où son talent, son sens du regard et du placement de la caméra sont tellement expressifs que tout dialogue ou voix off est superflu.
Associez à cela le sens du mouvement, du rythme et de l’action de ce dessinateur qui maitrise à la fois la tension et le tragique et vous obtiendrez ce thriller violent et dramatique.

Par Olivier, le 8 octobre 2011

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