La poussière du plomb

 
Dans une Italie en perte de repères, tiraillée entre fascisme et communisme et entre police et mafia, un groupe de jeunes Romains se prend à rêver d’une révolution et s’attache à l’organiser quitte à œuvrer dans l’illégalité, ne reculant ni devant certains sacrifices à faire, ni devant les dangers que cette folle entreprise représente…
 

Par sylvestre, le 12 mai 2016

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur La poussière du plomb

 
Fiction inspirée de l’affaire Cesare Battisti, cette bande dessinée met principalement en scène les différents membres d’un groupe de jeunes adultes qui se sont acoquinés pour tenter ensemble de mener une révolution. Ces personnages sont assez nombreux pour qu’aucun ne soit traité ou ne puisse être considéré comme le véritable héros de l’histoire.

Dès le début de la lecture, on se heurte malheureusement à un peu d’incompréhension. Il y a des transitions qui peuvent paraître bizarres ou inexistantes, notamment après la première scène, celle du hold-up. Il y a aussi une séquence muette juste assez longue pour qu’on s’y perde, puis pas mal de visages qu’on voit pour la première fois, qu’on n’imprime donc pas encore tout à fait, ce qui est déstabilisant… C’est un peu angoissant : le sujet s’annonce sérieux, solide, et on n’a donc pas envie de perdre pied dès le départ !

Puis à force, on s’accoutume. Forcément. On repère un peu mieux les trombines, même si ce n’est pas toujours avec certitude, et on s’accommode de ces couleurs minimalistes… Enfin, on peut mettre le pied à l’étrier et profiter mieux de la suite du récit. Et on lit ça comme un polar.

Mais si cette BD s’inspire de faits réels, elle reste une fiction. Or ce pan de l’histoire italienne n’est pas abordé en classe d’Histoire (en France en tout cas) dans le cursus classique. On n’a donc pas forcément la chance d’avoir un bagage de souvenirs d’écolier ou d’étudiant qui nous raccrocherait au thème, au contexte, à la politique, aux enjeux. Qui ferait qu’on est plus à l’aise. L’avantage de cette bande dessinée, me direz-vous, est donc que s’ouvre pour le lecteur curieux une fenêtre sur tout cela. Mais de savoir que pas mal d’éléments sont fictifs frustre : que faut-il retenir comme étant vrai ? Par quoi ne faut-il pas se laisser avoir ? Pas simple… A noter quand même qu’une préface explique les choses : on n’est pas non plus poussés vers le récit complètement désarmé… M’enfin…

La poussière du plomb se lit donc bien, comme un polar. Mais perturbe par ce côté trop à cheval entre information documentaire historique et fiction librement inspirée. C’est une lecture qui peut donc s’avérer légère pour les uns, plus lourde pour d’autre. Le contraste entre la poussière et le plomb, quoi…
 

Par Sylvestre, le 12 mai 2016

Publicité