La patience du grand singe

La ville, les habitants, les commerces, les parkings, et au milieu de cet amalgame matérialisé de la vie moderne trône un grand singe. Pensif, au dessus du monde il est là, il observe. 

C’est grâce à cette icône venue d’un autre monde qu’un père va tenter de faire sourire sa petite fille, triste, en lui racontant un conte, un rêve n’appartenant qu’à eux. L’histoire restera longtemps dans l’esprit de la petite fille et quelques années plus tard, elle ira revoir ce grand singe. Elle ira chercher une réponse.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur La patience du grand singe

« La patience du grand singe » est une très jolie histoire qu’un père raconte à sa fille pour essayer de lui redonner le sourire. Comme à chaque fois que les enfants se posent des questions sur la mort, le divorce, la maladie, et toutes ces choses inquiétantes et déstabilisantes de notre univers intime, il faut tenter de les rassurer. 

Trouver les mots n’est pas toujours simple. Baudoin et Wagner se sont essayés au genre et ont trouvé cette image mi-ange mi-démon du gorille, et pas n’importe lequel : King Kong ! Le magnifique King Kong, puissant, rassurant et profondément amoureux de la belle Ann Darow..
Le grand singe est là, patient, imperturbable et sans doute indestructible. Il en devient un repère solide dans un monde en perpétuel mouvement et ça, c’est précieux. D’ailleurs, la petite fille devenue grande ira s’en assurer afin de conforter une image qu’elle s’était faite et elle trouvera peut être une réponse aux questions métaphysiques qu’elle se pose (la vie, la mort, la beauté …) 

Profond, doux et poétique ce livre un peu particulier donne envie de plonger dans le rêve que le héros partage non seulement avec sa fille mais aussi avec nous, les lecteurs. Le Gorille est là, comme un havre de paix, un phare au bout d’une jetée pour diriger les bateaux vers le port en toute sécurité, un pilier inébranlable. Un peu raconté à la façon de « l’Histoire du conteur électrique » de Fred, cette jolie fable remplie d’amour est également une réalisation graphique étonnante, jouée à quatre mains – (celles du maître et de son élève, de l’homme et de la femme, d’un couple au diapason) – travaillée sur fond jauni pour l’occasion. Les noirs s’en ressentent et s’affichent sous diverses nuances dont un nacré sélectif très personnel. 

Déjà ensemble sur « Les yeux dans le mur », les auteurs nous livrent une deuxième histoire et continuent de parler d’amour. On en redemande !

Par MARIE, le 10 avril 2006

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