Là où vont nos pères

Parfois, pour survivre, les hommes font leurs valises, quittent leur famille et traversent l’océan en quête d’un autre monde, accueillant, leur offrant logement et travail. C’est ce que va faire le héros de cette histoire et nous allons faire ce voyage avec lui.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Là où vont nos pères

Avec un dessin réaliste époustouflant, un sens du détail et de la mise en scène pouvant faire office de modèle, l’auteur australien Shaun Tan s’impose d’emblée sur le marché français.
La force graphique qui se dégage des planches ou des illustrations pleine page soutient une narration muette impressionnante, contant les rêves et les difficultés d’un émigrant à la recherche de l’eldorado tant espéré.

Ce style de récit laisse libre cours à l’imagination du lecteur en ne donnant pas de clés à propos des différents symboles dessinés mais fait un rappel de l’histoire en traitant ce sujet toujours d’actualité sur l’émigration.
L’éclatement des familles, les immeubles et les villes dortoirs, le déracinement et la pauvreté sont les images les plus présentes dans cet album avec des rappels constants aux valeurs familiales résistant aux migrations. Sont évoquées également les notions de solidarité entre émigrés mais on imagine sans peine la construction des ghettos et regroupements les mettant  en retrait et à l’écart des autochtones.

Les couleurs étranges, traitées façon rétro mettent une distance entre le lecteur et les personnages. Nous ne sommes pas de la même époque ! Pourtant le découpage rend, au contraire, la lecture plus active qu’elle n’y paraît et le lecteur devient plus proche du héros. 

Certainement pas inoubliable, cet album a quand même de nombreux atouts pour mériter une lecture, notamment son absence de dialogue qui le rend universel.

Le livre est beau et le sujet traité intéressant. A découvrir sans hésitation.

Par MARIE, le 11 mars 2007

Ce n’est qu’en fermant le livre que j’ai remarqué que "là où vont nos pères" était publié dans la collection "long courrier" de Dargaud, tant cette bande dessinée tranche avec la production actuelle (et le style Dargaud). Ce type d’ouvrage se rapproche au niveau graphique plus de la collection "mirage"de Delcourt , à l’image d’un "Fritz Haber" de David Vandermeulen que d’une série de Dargaud.

En effet, il s’agit ici d’une bande dessinée muette, mais qui , de part son étonnante palette de vignettes peut se passer de dialogue.
"là où vont nos pères" aurait pu être un portrait triste et poignant de l’immigration, mais non. L’auteur , Shaun Tan, a choisi une toute autre voie, qui oscille sans cesse entre Chaplin ( "modern times", ou encore "l’émigrant")et un monde à la Kafka, où tout nous est inconnu: alphabet, animaux, transports,language etc.

Si j’ai été , dans un premier temps,assez désorienté par le scénario, j’avoue qu’il faut une seconde lecture pour bien appréhender la richesse de l’histoire. Mais c’est vrai que le scénario est peut-être étouffé par la beauté des illustrations, d’ailleurs, je n’ai eu de cesse de contempler les superbes pages à plusieurs reprises depuis que j’ai acheté cette bande dessinée.

Ce livre est une fable, fable sur l’émigration, fable universelle et magnifiquement illustrée, et surtout qui ne sombre pas dans le misérabilisme mais au contraire dans l’optimisme et la joie de vivre.

c’est beau, souvent sombre et angoissant, mais résolument tourné vers l’avenir , vers l’espoir (comme le montre la dernière page).

Cette bd c’est le rêve américain sans le Krack de 29.

Un petit ovni vient de débarquer ce mois-ci chez votre libraire…achetez-le.

Par Hervé, le 14 mai 2010

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