Là où la mer murmure

Marina vit en Italie avec son père, sa belle-mère et sa demi-sœur. Sa mère est décédée alors qu’elle était encore toute petite, en la sauvant d’une noyade. C’est la seule explication que lui a toujours et invariablement donnée son père, ce qui tend à expliquer les cauchemars réguliers de la jeune fille, dans lesquels elle se sent se noyer…

Un jour, elle rencontre sur la plage près de chez elle un jeune homme tout trempé, semblant venir de la mer. Il n’en est rien, bien sûr : José, étudiant français, a simplement dû s’endormir et se laisser surprendre par la marée ! Marina lui propose alors de venir chez elle où il pourra se remettre de ses émotions.

La discussion s’est installée entre les deux jeunes gens, et José ne conçoit pas que Marina n’en sache pas plus sur sa défunte mère… Qu’elle ne sache même pas sur quelle tombe aller se recueillir… Quand Marina lui montre une photo de sa mère, peu de temps après, José croit reconnaître la chanteuse française Claudia. A en croire la réaction bizarre du père de Marina lorsque José a émis cette hypothèse, Marina comprend que tout ne lui a pas été dit… Avec José, elle va partir à la recherche de la vérité…
 

Par sylvestre, le 2 avril 2010

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Notre avis sur Là où la mer murmure

Le récit aurait pu se passer à bien des endroits, mais Là où la mer murmure s’inspire d’une histoire imaginée par l’Italien Leonardo Valenti. Pas étonnant donc qu’une partie du manga se déroule en Italie… pays où habite soit dit en passant la mangaka, Keiko Ichiguchi !

Le nombre de pages est moindre que dans la plupart des manga : Là où la mer murmure tend en effet plus, par son format, vers le petit album franco-belge que vers le manga. Et bien que toutes les planches soient en noir et blanc, cette observation est appuyée par le fait que la lecture se fait dans le sens européen.

Côté dessin, on retrouve le trait qu’on avait apprécié dans la BD 1945, également dans la collection Made In des éditions Kana. Un trait très typé manga mais dans lequel on perçoit toutefois de plus en plus quelques influences plus occidentales.

Côté histoire, on a affaire à une touchante quête : celle d’une jeune femme partant à la recherche de sa mère dont on lui avait toujours dit qu’elle était morte. Cette quête est belle et terrible à la fois, source de joie mais source aussi de déceptions… On ne comprendra pas forcément les motivations qu’avaient (pour taire certaines choses) ceux "qui savaient" : Marina est en effet grande et intelligente ! Si on n’a pas voulu traumatiser l’enfant qu’elle était avec ce mystère autour de sa mère, la mettre au courant des choses une fois qu’elle était en mesure de les entendre n’aurait pas pu faire de mal… C’est ce qui cloche un peu dans cette histoire ; d’autant plus qu’en étant coupée de sa mère, Marina l’était aussi de toute une partie de sa famille qu’il est bizarre qu’elle n’ait jamais cherché à retrouver…

Ces incohérences sont malgré tout à mettre sur le dos de la famille de Marina. La faute à certains personnages, donc, et par extension à leur créateur Leonardo Valenti ; mais pas à Keiko Ichiguchi ! Ces incohérences permettront donc aux lecteurs de réagir sur le fond mais ne pourront pas faire d’ombre au reste, et notamment au dessin qui porte brillamment cette belle bande dessinée.
 

Par Sylvestre, le 2 avril 2010

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