La nuit des cendres

Ce soir-là, Blandine et Fred reçoivent des copains dans leur appartement. Le premier qui arrive, c’est Nico. Il se montre un peu stressé. Il faut dire qu’il vient de prendre l’ascenseur avec une vieille de l’immeuble qui l’a bien gonflé en lui posant tout un tas de questions ! Et cette déprime qu’il affiche n’ira pas en s’améliorant lorsque son ex, Justine, se pointera, suivie un peu plus tard de son nouveau copain, un certain Alex…

La fête se passe, entre le bar, la musique et les bols d’air pris sur le balcon, plus calme, plus frais, une cigarette au bec, le temps d’échanger quelques mots.

Mais pourquoi donc Fred et Blandine ont-ils organisé cette petite soirée entre potes, au fait ? Ce serait vrai, alors, que Blandine attend un enfant et que c’est pour ça qu’elle a arrêté de fumer ?
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La nuit des cendres

On s’y perd un peu, au début. Oh, pas qu’il y ait trop de fumée de clope pour bien y voir. Non. Mais parce qu’avec tout ce monde qui débarque chez Blandine et Fred, il faut s’accrocher ! Les prénoms de certains nous seront dévoilés, d’autres non… Il faut dire que certains invités étaient eux-mêmes inconnus des hôtes ! Vous savez ce que c’est, hein, les potes qui débarquent !!!

La nuit des cendres démarre en proposant un petit quelque chose d’humoristique, avec cet épisode de l’ascenseur que Nico racontera quand l’appartement ne sera pas encore trop bruyant. Mais très vite, on se confirme ce qu’on ressentait : l’histoire fait passer l’humour au second plan pour s’attarder sur des personnages et sur leurs relations les uns avec les autres.

Une fois les noms mis sur les visages, on avance plus facilement dans le récit, dans ces conversations croisées et dans ces va-et-vient entre les différentes parties de l’appartement. Puis, du banal émerge ce que chacun cachait au fond de lui. Les personnages prennent plus de place au fur et à mesure qu’ils abordent les sujets qui les touchent personnellement : Nico et sa déprime (il prendra d’ailleurs un livre sur ce thème dans la bibliothèque !), Fred face à l’inconnu au portable, les questions et l’attitude des invités par rapport à la grossesse de Blandine, l’Alex suffisant et son souvenir de mauvais goût rapporté d’Inde ou encore Justine et ses doutes…

Avec un dessin sensible et des couleurs franches mais couvrant les planches d’une aura feutrée (on est en intérieur, on passe du salon sombre à la cuisine lumineuse ou de l’entrée au balcon baigné de lumière lunaire…) La nuit des cendres fait de nous un(e) invité(e) de plus, nous poussant à nous poser les mêmes questions que les autres voire à porter des jugements sur les uns ou les autres. Au point qu’on se laisse, comme tous, surprendre lorsqu’on apprend ce qui sera le scoop de la soirée.

Un scoop amené tout en douceur par les auteurs, puisqu’il se déguise en détail alors qu’il est loin d’en être un. Un scoop aussi qui n’est pas présenté comme tel puisqu’il n’est finalement pas la raison de l’invitation, et que ceux qui l’apprendront seront les derniers restés. On a changé d’atmosphère…

Entre un Noces barbares, un Cuisine et dépendances et un Peter’s friends, pour ne citer que ces références cinématographiques, La nuit des cendres est touchante, pudique, forte. On quitte l’appartement de Blandine et Fred bien plus humbles qu’on ne l’était en y entrant. On a touché du doigt quelque chose. Il y a des choses dures à entendre mais qui mettent en valeur le positif et qui nous remettent à notre place.

Une bien belle soirée entre amis. Une belle lecture, aussi.
 

Par Sylvestre, le 1 juillet 2008

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