NEF DES FOUS (LA)
Au Turf

Six petits princes s’ en allaient régner…
Le premier eut bien du mal à freiner,
Et sur le parapet alla pulvériser
L’ élastomobile qu’ il avait emprumptée.
Le second trop occuper à nettoyer
Son somptueux palais
Ne vis pas la faille sous ses pieds
Il finit par chuter.
Le troisième voulait jardiner,
Mais en plein hiver…Faut pas rigoler !
Il prit un méchant coup de froid [sur le bout du nez.
Le quatrième désirait petit-déjeuner,
Mais une poêle en fonte vint à le blesser.
Le cinquième souhaiter se laver,
Mais l’ eau était trop mouillée,
Il but la tasse et mourut noyé.
Le sixième, en bas de l’ escalier,
Rencontra Ambroise ¨Premier.
Et pour lui aussi,
Ce fut terminé.

Comptine d’ eauxfolloise, VI siècle

Par Fabien, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur NEF DES FOUS (LA) #4 – Au Turf

Série presque culte, « La nef des fous » doit tout à Turf. Normal. C’est « son » univers. D’un bout à l’autre. Scénario. Dessins. Couleurs. Tout est 100% maison. Ce qui explique sans doute que la patience est de rigueur. Car quatre albums (en dehors du hors-série paru en 98) en l’espace de 8 ans, ce n’est pas beaucoup. La patience des plus fidèles lecteurs de la série est enfin récompensée. Non seulement parce qu’ils ont attendu très longtemps ce quatrième album. Mais en outre parce qu’il entre vraiment dans le vif du sujet. Turf est un merveilleux magicien du crayon. Il dessine avec brio, découpe ses planches d’une manière très personnelle, crée un univers qui ne ressemble à aucun autre. Mais le seul reproche qu’on peut lui faire, c’est que son histoire n’avance pas vite. Au bout de ce quatrième volume, on en sait heureusement plus sur cette fameuse « nef » (ne fût-ce que sur ses limites dans l’espace, grâce à un « trou » dans le ciel, je ne vous en dis pas plus). Mais combien de questions restent sans réponse, alors que le bon roi retrouve la liberté ? Trop, sans doute, pour ne pas ressentir le brin de frustration que provoque la dernière page de chacun des albums de la série. Mais le plaisir de la lecture est bien là. Couleurs, personnages, humour et imaginaire se combinent pour créer une fresque de moins en moins fantaisiste. Tout ça sent le travail d’un auteur généreux et incroyablement imaginatif. Normal, dès lors, qu’il se soit permis un clin d’oeil gros comme un chien royal dans le titre de cette quatrième aventure !
T.Bellefroid

Par Fabien, le 21 février 2003

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