La mort vivante

Martha est riche, et malgré l’exode sur Mars, elle possède une incroyable demeure sur Terre. Cependant, un jour, alors qu’elle récupère quelques objets dans des vestiges, sa petite fille de 10 ans, Lise, tombe dans une sorte de puits et se tue. Étrangement secouru par des énormes tripodes à tentacule, son corps est rendu à la surface, à sa mère qui va désormais tout faire pour ramener sa fille à la vie. Pour cela, elle fait appel à Joachim Bostrom, un scientifique désavoué sur Mars, qu’elle "invite" sur Terre, afin de l’aider… Mais le jeune homme découvre progressivement que le projet de Martha comporte quelques risques…

Par fredgri, le 31 août 2018

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Notre avis sur La mort vivante

La Mort Vivante est un projet de longue haleine que l’on voit se développer depuis maintenant pas mal de temps sur les diverses pages d’Alberto Varanda, telle que sur Facebook ou Instagram ! Et je dois bien dire que très tôt les quelques extraits qui ont filtré ont tout de suite été éblouissants de beauté. L’artiste s’exerçant à un rendu proche des gravures de Doré, du travail de Booth ou Wrightson.

Le premier contact avec ce one-shot, scénarisé quand même par Olivier Vatine qui s’occupe aussi du story-board, est donc surtout graphique, en noir et blanc.
On découvre un univers de science fiction qui se mêle à une atmosphère mi-gothique, mi-romantique. Le rythme est lent, les personnages passent pas mal de temps à discuter, les cadrages sont très finement travaillés, ouvrant sur des cases qui nous en mettent plein les mirettes !
Nous comprenons très vite que le récit va se révéler tranquillement à nous, dans un croisement d’influences habilement entremêlées…

Alors oui, La Mort Vivante c’est surtout sublime. Varanda est alors au sommet de son art, il passe parfois plus de trois semaines sur certaines pages, chaque case est une illustration à elle même, chaque détail est noyé dans un ensemble très cohérent et plus nous avançons, plus les planches fourmillent de mille et un traits, dans des ambiances sombres et tortueuses !

Mais il ne faut pas non plus oublier le récit en lui même, cette montée en puissance progressive, cette horreur qui se glisse dans l’histoire, que l’on devine avant le dernier tiers ou tout se précipite ! Vatine ne livre pas un scénario prétexte pour que son ami puisse s’éclater avec son encrage, non, il nous entraîne dans une sorte de relecture de Frankenstein, suivant le texte de Wul assez fidèlement (mais remplaçant Vénus par Mars et intégrant les tripodes géants de Niourk), il s’interroge sur les dérives d’une science débarrassée de morale et sur le poids du passé qui peut tourner à l’obsession…
On est donc pris aux tripes par l’alternance entre scènes de dialogue très profondes et action muette ou tout devient vite incontrôlable ! D’autant que cette fin angoissante ouvre sur une hypothétique suite fantasmée qui fait réfléchir !

Un magnifique album qui commence déjà à récupérer des récompenses et qui se présente comme l’évènement de cette rentrée.
Peut-être restez vous un lecteur blasé, mais je pense que vous vous laisserez séduire par cette Mort Vivante absolument éblouissante !

A souligner qu’il existe aussi une version noir et blanc, de luxe, avec un cahier graphique en plus ! Et même si les couleurs de Vatine et Rabarot sont vraiment belles, je vous encourage à aller feuilleter cette version grand format !

Par FredGri, le 31 août 2018

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