MONTAGNE INVISIBLE (LA)
La mémoire du monde

Parce que Nina, sa nouvelle petite amie, se trouve entre la vie et la mort avec une balle dans le cerveau, Zacharie Khan est parti sur les traces de son père, chirurgien retraité qui serait à même de la soigner. Accompagné de Gunther Grüber, le frère de la victime, ils atteignent le Tibet en pleine domination chinoise. A la suite d’une altercation avec la police locale durant laquelle il sauve un jeune tibétain d’un lynchage musclé, les deux hommes reprennent leur chemin pour se retrouver après un long parcours au pied de Kailash, la montagne sacrée vénérée par les autochtones aux abords de laquelle devrait se trouver le père de Zacharie. Après avoir glané quelques renseignements sur celui qu’ils recherchent et sous le couvert de curieuses manifestations atmosphériques, ils entament l’ascension de la montagne. Cette dernière, très rude au demeurant, va être de nature à révéler des pans tragiques de leur passé. Auront-ils l’occasion de trouver l’ex-chirurgien et si oui, ce dernier sera-t-il à même de répondre à leurs questions et à leur attente ?

Par phibes, le 1 avril 2021

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Notre avis sur MONTAGNE INVISIBLE (LA) #2 – La mémoire du monde

Après avoir, en grands développeurs, posé subtilement les jalons de leur intrigue et réussi à nous faire adhérer à leur nouvelle aventure mystique, Pierre Makyo et Frédéric Richaud reviennent pour nous livrer tous les tenants et aboutissants de leur surprenante équipée.

Pour ce faire, nous retrouvons le duo insolite constitué par Gunther Grüber, petit-fils de nazi et frère d’une ex-néonazie et Zacharie Khan, ex-boxeur d’origine juive, lancé dans une même quête pour des intérêts totalement divergents. Les deux hommes s’approchent de leur destination finale, la fameuse montagne tibétaine Kailash, non sans essuyer quelques différents au niveau de leurs objectifs, le premier s’inspirant des recherches ésotériques du grand-père à Zacharie, le second espérant convaincre son père de venir soigner sa dulcinée hospitalisée.

Sous le couvert d’un contexte historico-politique superbement et solidement campé et à partir d’une phrase énigmatique (celle concernant le don inestimable), les deux coscénaristes continuent à captiver notre attention sur cette quête active au bout du monde. A la faveur d’une association que l’on pourrait définir d’improbable, ils trouvent le développement réaliste qu’il sied, basé sur un soupçon de fantastique et sur un concept spirituel profond, pour le moins bien structuré. Le récit repose sur un verbiage somme toute de grande qualité et génère, sans difficulté et sans pour autant bousculer les codes, une belle tension ambiante, avec en prime une belle liaison entre passé et présent et un final qui amène son lot de surprises.

Du côté de la mise en images, on peut concéder que nous sommes bien servis. Léomacs continue sur sa lancée pour nous offrir un dessin abouti, de qualité réaliste qui donne une réelle étoffe à cette histoire. Démontrant inévitablement une belle recherche documentaire sur le Tibet, sur ses grands espaces désertiques, rocheux et gelés, et sur ses mœurs, il parvient à rendre crédible les actions et les personnages qu’il dépeint avec goût dans chaque vignette.

Une fin de diptyque impeccable sur une aventure initiatique réalisée par des auteurs de grande notoriété.

Par Phibes, le 1 avril 2021

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