La monstrueuse histoire d'un petit garçon moche et d'une petite fille (...)

Rejeté par ses parents parce qu’ils le trouvaient laid, le pauvre petit Lulu a été mis au secret dans un lugubre grenier dont il a fait sa chambre. Complètement isolé du monde, il a bien fallu qu’il s’en remette à son imagination et à ses rêves pour échapper à son triste quotidien…
 

Par sylvestre, le 7 juin 2010

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2 avis sur La monstrueuse histoire d’un petit garçon moche et d’une petite fille (…)

Oh ! Regardez, c’est un tout petit livre carré au titre si long qu’on a l’impression qu’il se sent à l’étroit sur cette couverture ! Comme un petit enfant qui se sentirait prisonnier d’une pièce trop petite pour qu’il puisse s’y épanouir… Aïe, car justement… C’est un livre qui nous raconte la dramatique histoire d’un petit garçon mal aimé : Lulu, condamné par ses parents puis par les événements (une guerre !) à une réclusion qui aurait été totale sans les échappatoires que lui ont tendus son imagination et ses rêves…

Quelle oppression ! Cet ouvrage aux allures de livre pour enfants est à bien y regarder assez terrifiant ! Au point qu’il en perd ce caractère enfantin qu’on souhaitait pouvoir lui trouver pour sembler ne plus s’adresser qu’aux adultes ramenés par lui à des peurs qu’eux-mêmes ont peut-être connues enfants !

Comme on aurait des hurlements de loups et des traces de sang dans une histoire de vampires, on a dans La monstrueuse histoire d’un petit garçon moche et d’une petite fille vraiment très laide des éléments très forts, symboles de craintes enfantines : le rejet par les parents, l’exclusion, l’enfermement dans un grenier qu’on imagine volontiers poussiéreux et plein de toiles d’araignées, la peur de tout ce que l’obscurité nous empêche de bien voir, les ombres mouvantes, les bruits indéfinis et les frissons qui les accompagnent…

C’est donc avec une curiosité angoissée qu’on avance dans la lecture, jusqu’à y voir poindre au bout d’un moment la poésie qu’on espérait de l’histoire pour enfants qu’on croyait avoir choisie…

L’arme de Lulu contre toute cette misère qui l’accable, c’est l’espoir, c’est le rêve. Et c’est justement grâce à ses rêves qu’il va réussir à quitter sa triste condition. Lulu est touchant, il nous émeut. On imagine sans peine ce petit bout de chou obligé de se contenter de ce avec quoi il est enfermé, élevant alors au rang de trésor la moindre babiole qui est restée à sa portée dans l’espace réduit où il est enfermé… On prend pitié…

Sans doute est-ce à partir de ces jouets déglingués, de ces poupées démembrées, seuls repères affectifs qu’il a, que Lulu va chercher et créer dans son imaginaire cette âme sœur, cette moitié qu’il finira par rencontrer ?

Amenée par un texte de Ludovic Huart échafaudé de mots piochés dans un champ lexical sinistre mais texte cependant non dénué d’un humour adapté, la quête du bonheur de Lulu nous est contée, mise en page par des rideaux de mots derrière lesquels il faut percevoir la beauté promise. Un texte qui nous fait basculer à plusieurs moments de la réalité au songe sans qu’on y prenne garde ! Ludovic Huart, dont c’est le premier livre jeunesse, est par ailleurs directeur artistique du Théâtre des Mots Dits qui a mis en scène dans un spectacle de marionnettes cette Monstrueuse histoire d’un petit garçon moche et d’une petite fille vraiment très laide.

La partie graphique participe pleinement à l’ambiance très spéciale du livre, avec par exemple ces arrière-plans reprenant un seul et même motif, tendu derrière les textes comme le serait un vieux papier peint qui peinerait à masquer la tristesse d’un sombre grenier (au hasard !) mais dans lequel un enfant saurait s’amuser à distinguer des formes comme on le fait aussi parfois dans les nuages…

Les illustrations principales, signées Fabrice Backes, sont quant à elles de toute beauté, un de leurs atouts principaux étant leur mise en couleur aux éclairages clair de lune irradiant sur le papier la pauvre vie de Lulu… et faisant du livre La monstrueuse histoire d’un petit garçon moche et d’une petite fille vraiment très laide un petit livre exerçant vraiment un certain pouvoir de fascination.
 

Par Sylvestre, le 7 juin 2010

Cette monstrueuse histoire est sans doute la plus surprenante de toutes les histoires pour enfants, mais elle restera aussi l’une des plus touchantes, les plus émouvantes, les plus remarquables. Le texte est formidable, il se marient avec de superbes illustrations pour une noce cruelle, poétique… lorsque l’histoire démarre, on est plongé directement au cœur du grenier et on avance, doucement, sur la pointe des pieds, de peur de réveiller les monstres qui se cachent sous le lit… et puis, il y a cette petite fille vraiment très laide – ou affreusement belle – (comme le dit l’auteur)… Ces enfants rêvent, s’aiment, et vivent ! Ils vivent et nous rappellent combien la vie peut être cruelle, tendre et fragile… un livre à conseiller, une histoire à partager avec ses enfants…

Par Kevin84, le 7 juin 2010

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