MEMOIRE DES ARBRES (LA)
La lettre froissée - 2

Quarante ans ont passé depuis les terribles évènements qui ont coûté la vie à une escouade de résistants au confluent du ruisseau des Araignans et de la Vierre en Belgique. Lors d’un incident au collège qui l’emploie, Babette, amnésique, retrouve progressivement la mémoire. Le reflux des souvenirs de la guerre la pousse à retourner sur les lieux où son amant a été tué à Jamoigne. Mais c’est aussi là que Samuel Dawidowicz, citoyen américain, a décidé de se transporter pour fêter les retrouvailles avec ses anciens copains d’infortune. Leur venue respective va être à l’origine d’une rencontre exceptionnelle qui va faire éclater un passé tragique.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur MEMOIRE DES ARBRES (LA) #8 – La lettre froissée – 2

Si la guerre n’est plus qu’un très mauvais souvenir qui ne demande qu’à resurgir pour certain, elle est, pour d’autres, l’occasion de fêter de joyeuses retrouvailles pleines de surprises. Jean-Claude Servais reprend donc son récit de "La lettre froissée" en nous faisant franchir plusieurs décades pour nous retrouver dans les années 80 avec des personnages qui pourraient être, à prime abord, des inconnus.

C’est sur un terrible constat que débute cet opus qui va être celui de la révélation. Babette/Pauline est amnésique, traumatisée par les évènements que l’on a connu dans l’épisode 1. Grâce à son dernier accident, Jean-Claude Servais révèle l’état psychologique de son personnage, hanté par des souvenirs tragiques. Par son biais et celui de Samuel, le récit prend des circonvolutions incertaines jusqu’à atteindre un final dont seul l’auteur a le secret.

Jean-Claude Servais innove dans son mode narratif puisque son histoire est alimentée par de nombreux flash-back et des tranches de vie contemporaine qui se déroulent en parallèle. Lâchant habilement çà et là quelques précieuses informations, il démoule son drame au gré des réponses. Bien sûr, l’émotion est encore une fois au rendez-vous et se renforce dans un final bouleversant.

Le dessin authentique de l’auteur se déguste sans compter au travers des décors et des personnages d’une grande finesse, relevé par une colorisation de Raives bien à propos. On ne pourra qu’adhérer à cet étalage pictural et sentimental exposé dans un naturel désarmant.

Ami lecteur, oyez le murmure des arbres et suivez les traces de Pauline et de Sylvain dans une histoire incertaine pleine d’émotion.

Par Phibes, le 3 février 2009

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