MARIE EN PLASTIQUE (LA)
Seconde partie

Après que le "phénomène" s’est produit, il s’est agi de ne pas ébruiter la nouvelle avant d’être vraiment certain qu’un miracle avait bien eu lieu. Emilie a commencé par aller faire analyser le sang, mais elle n’a pas pu tenir sa langue très longtemps et bientôt, tout le voisinage a su : la devanture de la maison est devenue un véritable lieu de dépôt d’offrandes !

Personne n’était véritablement aussi croyant qu’Emilie dans la famille Garnier, mais la superstition a gagné des voix en son sein et au-delà. Edouard, le grand-père, n’a pas supporté les proportions que tout cela prenait. Même des représentants de la Commission des Miracles du Vatican se sont présentés à la porte !

Une nuit qu’il a voulu s’emparer de la statuette de la Vierge pour s’en débarrasser, Edouard a chuté. L’accident bête. Il a été conduit à l’hôpital…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur MARIE EN PLASTIQUE (LA) #2 – Seconde partie

C’est fou comme quoi un petit élément surnaturel surgissant au beau milieu d’une simple histoire de famille peut mettre du relief dans un récit et du suspense entre deux albums ! On avait refermé le tome 1 sur une surprise de taille après s’être régalé d’une chronique sociale aussi tendre qu’incisive et bien marrante. On aborde donc le second volet avec une véritable faim de savoir où les auteurs ont voulu nous mener.

Le dessin de David Prudhomme est spécial. A main levée, pas toujours appuyé de la même manière, délaissant les arrière-plans pour "donner plus" aux plans proches, il vous aura peut-être rebuté et ses couleurs n’auront pas forcément joué en sa faveur… Mais s’il est vrai qu’on ne l’apprécierait pas dans d’autres circonstances, il est pourtant très adéquat à La Marie en plastique et les défauts que les plus exigeants des esthètes lui trouveront participent en réalité au "tableau", en insufflant du désuet, du délavé, du vieillot, du kitsch au scénario de Pascal Rabaté (Les petits ruisseaux). Autant de choses qui font filtre devant les yeux qu’on pose sur les personnages et sur les situations qu’ils traversent.

On retrouve avec plaisir l’ambiance pourrie qui a investi le foyer de nos "héros" depuis le retour de Lourdes d’Emilie. On repart explorer la galerie de ces personnages dont les caractéristiques sont moquées sans pour autant qu’atteinte leur soit portée méchamment. On savoure enfin chaque instant humoristique (et il y en a ! Vous adorerez le passage où le curé accompagne la vieille femme chercher les résultats de l’analyse de sang, par exemple !) Et vous vous laisserez emporter jusqu’au bout, toujours avec le même plaisir, même si… même si le mot de la fin ne sera peut-être pas complètement à la hauteur de vos attentes : la piste vaticane est un cul-de-sac scénaristique, la relation entre les deux grand-parents (n’est-il pas là, le vrai miracle !?) revient au beau fixe trop brutalement et le "nouveau phénomène miraculeux" que nous réserve une des toutes dernières vignettes arrive finalement un peu comme un cheveu sur la soupe.

Un peu déçu, donc, par le dénouement, mais tellement heureux d’avoir passé ces moments en compagnie d’une famille comme on n’aimerait pas que la sienne soit perçue !!! Au final, une série que je conseille quand même très fortement !
 

Par Sylvestre, le 7 juillet 2007

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