MAISON DIEU (LA)
Le neuvième témoin

Après l’échec militaire anglais de Cheltenham, les six détenteurs de pouvoirs prodigieux tentent de se faire oublier de la gente policière et de fait, se sont séparés. Malgré cela, l’étau répressif semble se resserrer progressivement autour d’eux, si bien que Pier Walberg, l’ancien chef d’orchestre, qui manque de peu de tomber dans un piège tendu par la police belge et Agathe Leroy, la télépathe, décident de retrouver le huitième bénéficiaire à savoir Max. C’est au domicile de ce dernier qu’ils échappent à nouveau et de justesse à un assaut destructeur alors qu’ailleurs, leurs homologues sont pris pour cible et mis hors d’état de nuire. Une seule échappatoire consiste pour le duo en fuite à retrouver le neuvième et dernier héritier du legs de la maison dieu.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur MAISON DIEU (LA) #4 – Le neuvième témoin

Comment seriez-vous considéré si vous faisiez parti des quelques rares privilégiés à posséder un pouvoir ultime ? Croyez-vous que votre "don" serait forcément apprécié ? Certes pas, car l’inconnu effraie la société et de ce fait, celle-ci préfère détruire plutôt que composer avec. C’est le cas évoqué par Rodolphe ("Les abîmes du temps", "Les eaux mortes"…) qui se fraie un large passage dans le fantastique.

En ce quatrième opus, la liste des 9 possesseurs est définitivement arrêtée et le tour de table clôturé. En effet, alors que la neuvième personne est annoncée dans le titre, l’on fait d’abord la connaissance de la huitième. L’originalité réside, pour toutes les deux, dans ce quelles sont réellement dans la vie de tous les jours et le pouvoir déroutant dont elles sont détentrices. Il est certain que la surprise va de pair avec l’avènement de ces personnages atypiques et apporte, par cette nouvelle étape, un regain de tension.

Par ailleurs, cet épisode est celui de la curie. Si dans le tome précédent "La chaîne du grand pouvoir", l’association des six élus mettait à mal les offensives policières ou militaires, dans le présent, il y est plutôt question d’épuration. A ce titre, les méthodes radicales employées apportent le sel nécessaire pour relever à son plus haut niveau la course-poursuite engagée depuis l’origine de la série.

D’autre part, on se rapproche petit à petit du dénouement final et de l’explication tant attendue concernant l’origine de ces pouvoirs incroyables recueillis sur une aire d’autoroute. Rodolphe gère au mieux son suspense et l’égraine habilement au fil des investigations policières et des dialogues implacables de ses personnages.

Nathalie Berr réalise un travail extraordinaire, criant de vérité. En effet, son dessin est percutant, d’une authenticité extraordinaire, et se révèle dans une colorisation bluffante. Ses personnages attirent par leur beauté savamment entretenue et leurs postures souvent suggestives. On ne se lasse pas d’admirer les perspectives de ces graphiques qui ont largement évolués (en bien) par rapport au premier tome. On sent que le trait de cette dessinatrice se bonifie et atteint des proportions proches de la photographie.

"Le neuvième témoin" est un très bon suspense qui appelle indubitablement une suite que l’on espère, compte tenu de sa teneur fantastique, des plus déstabilisantes.
 

Par Phibes, le 24 mai 2009

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