La maison de la plage

 
Comme chaque année, la famille se retrouve aux Trémières, mais cet été les vacances ont un goût un peu amer. L’oncle Albert a en effet besoin d’argent pour partir s’installer aux Etats-Unis où vit son fils, et il est donc question de vendre la maison familiale.

Tout le monde est triste et la décision d’Albert n’étant pas discutable, la tension gâche quelque peu le séjour qui n’avait pas besoin de ça, plusieurs décès ayant en outre récemment endeuillé la famille.

Dans le village, une autre personne reste très attachée à cette maison qu’elle a jadis habité. Et le départ des propriétaires actuels signifierait peut-être le bris d’une mystérieuse promesse qui avait été faite, à l’époque, entre sa famille et celle d’Albert.

On s’attache parfois très fort à ces maisons dans lesquelles on vit. On y construit plein de souvenirs heureux. On y laisse aussi parfois d’éternels regrets…
 

Par sylvestre, le 31 mai 2019

Notre avis sur La maison de la plage

 
Il est très difficile de se séparer d’une propriété familiale qui a vu grandir des générations ! C’est un crève-coeur de devoir quitter pour toujours un endroit rempli de souvenirs ! Un peu comme ces châteaux de sable qu’on met du coeur à construire en sachant pertinemment que la prochaine marée va les emporter…

Dans La maison de la plage, ce rapport à la maison familiale et à l’histoire qu’on y écrit ensemble est au coeur du récit. Il y a eu l’achat et les travaux qui y ont été faits, il y a toutes ces années où les gens s’y sont régulièrement retrouvés et y ont "apporté" ce qu’ils étaient, ce qu’ils pensaient… Il y a les enfants qui, au fil du temps, sont venus grossir les rangs et les aînés qui malheureusement ne sont plus de ce monde. Quitter de tels lieux, c’est se donner l’impression de trahir.

Dans La maison de la plage plane aussi une intrigue intimement liée aux occupants précédents. Eux aussi ont été tristes de vendre, jadis, mais ont pu compter sur la famille d’Albert qui, à son insu, est devenue la protectrice d’un secret jusque-là bien gardé.

En entrant dans cette bande dessinée, on pousse la porte d’un univers installé et bienveillant que vient perturber un vent de changement que personne ne voulait voir souffler. Le scénario nous emmène à différentes époques (et de manière non chronologique) "aux Trémières" où tout est réconfort mais où le temps, endurant, joue son rôle aussi bien sur les choses que sur les âmes. Le dessin et les couleurs, quant à eux, sont parfaits dans ce style de chronique familiale pleine d’émotions et nous attachent aux personnages.

Aucun artifice : tout est dans le registre de la simplicité et de l’authenticité. Mais tout est aussi efficace qu’une vague lancée sur un château de sable. Ou que la tristesse sur un coeur blessé…
 

Par Sylvestre, le 31 mai 2019

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