MAIN DU SINGE (LA)
Tome 3

A la suite de l’accident de la route dont il a été victime et à l’intervention chirurgicale qui en a découlé et qui l’a pourvu de greffes porteuses de tatouages mystérieux, Abel Appleton s’est transporté sur l’île de Cuba, à La Havane, afin de mettre la main sur des documents prouvant l’extermination de la tribu Choctaw en 1830 par le gouvernement américain. Mais un ouragan qui s’est abattu sur la région contrarie ses plans au point qu’il finit par se retrouver en prison, après avoir été suivi par son ancienne compagne Sue, agent du FBI. Usant de son influence, cette dernière obtient sa libération tout en récupérant le dossier secret pour lequel elle le poursuit. Mais l’examen des documents contenus dans la sacoche révèle que le FBI a fait fausse route. Où se trouvent alors les pièces compromettantes qui, si elles sont mises à jour, risquent de bouleverser en profondeur l’ordre établi ?

 

Par phibes, le 8 septembre 2011

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Notre avis sur MAIN DU SINGE (LA) #3 – Tome 3

Ce troisième épisode sonne irrémédiablement la fin de l’aventure incroyable d’Abel Appleton pourvu, à la suite d’un accident, de parties de corps étrangères arborant des tatouages secrets. Force est de constater qu’Alexis Laumaillé a su porter son récit au pinacle, en partant d’un fait presque banal, et en le faisant progressivement enfler au point de rentrer dans des considérations mettant en balance l’équilibre d’un pays tout entier, de surcroît les Etats-Unis.

Conformément au concept de départ, choisissant comme point de départ le fameux accident du personnage principal, l’auteur a constitué très originalement son intrigue en la dédoublant et en la faisant, d’une part, remonter le temps pour en dévoiler, quelques 179 ans et plus, le point de départ des fameux tatouages liés au peuple des Choctaw et à leur malheur, et d’autre part en la faisant évoluer dans le futur proche avec les pérégrinations d’Abel vers une fin implacable. Mais ce n’est pas tout et c’est là toute la finesse de l’histoire, car les deux chemins parallèles pris différemment finissent indubitablement par se recouper au regard du message terrible et fort qu’ils génèrent.

C’est ainsi qu’au travers de l’histoire de Leflore, Alexis Laumaillé, nous fait découvrir la surprenante décision prise à l’encontre de son peuple Choctaw et également la manière sordide par laquelle il est parvenu à ses fins au contact des autorités gouvernementales de l’époque. Par ailleurs, il retrace le chemin tortueux du défiguré, un périple engagé par hasard dont les répercussions vont être monumentales.

En artiste polyvalent, Alexis Laumaillé tire son épingle du jeu graphique. Eludant tout effet redondant, le message pictural de ce dernier va à l’essentiel de l’évocation. Son trait se veut d’une grande finesse, habile dans l’expressivité de ses personnages, rapide dans son encrage assuré et généreux dans les perspectives.

Un excellent épisode qui finalise de façon troublante et puissante un triller à cheminement double inhabituel, mené de main de… maître.

 

Par Phibes, le 8 septembre 2011

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