MAIN DU SINGE (LA)
Tome 1

Abel Appleton a eu un accident grave. Compte tenu de son état critique, le médecin qui l’a opéré a du procéder à deux greffes importantes dont certaines parties de corps ont été prélevées sur un accidenté de la route, Henry Hawkins. Si l’intervention chirurgicale, qui a transformé physiquement le miraculé, va avoir des répercussions sur sa nouvelle existence, qu’en était-il de celle du donneur, avant qu’il ne décède ? Considérant que son dossier médical détient d’énormes lacunes, Appleton décide de chercher à comprendre les raisons de cette particularité et soupçonne un lien avec les tatouages indiens de l’avant-bras qu’il lui a été greffé.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur MAIN DU SINGE (LA) #1 – Tome 1

Après avoir œuvré sur le diptyque "Mélissa", Alexis Laumaillé renoue, toujours en solo, avec un nouveau thriller. L’auteur semble avoir la main heureuse en cet épisode inquiétant qui met en scène un homme ayant subi en simultané la greffe d’un avant-bras et d’un maxillaire inférieur d’un tatoué décédé.

L’originalité de ce récit se trouve dans la façon de raconter deux histoires dont le point de départ est le réveil d’Abel Appleton après son opération. La première, comme il se doit, est le démarrage de sa nouvelle vie qui, meurtri dans sa chair et au détriment de la stabilité de son couple, va l’obliger à surmonter sa déchéance physique et cohabiter avec des organes d’un autre de surcroît tatoués. La seconde est l’histoire énigmatique de Henry Hawkins, le donneur, qui va nous être étalée selon un concept particulier c’est-à-dire, à rebrousse temps en partant du jour zéro.

Le ton est pesant, entretenu par ce côté mystérieux que dégagent et développent ces vies parallèles que tout sépare. Si la partie concernant Appleton se lit aisément, celle relative à Hawkins est plus ardue. En effet, à chaque tranche de vie exprimée, on s’éloigne d’avantage du point de départ selon une technique originale qu’il est bon d’assimiler. Toutefois, il convient de préciser que ces flash-back sont bien sûr utiles à la bonne compréhension de l’existence de ces tatouages. D’autre part, j’ai été intrigué par le fait que le greffé puisse user de la parole aussi facilement avec une bouche cousue.

La polyvalence d’Alexis Laumaillé est convaincante. On pourra apprécier ses graphiques qui, d’un trait simplifié et réaliste, parviennent à dégager l’essentiel du message. La vision cauchemardesque du miraculé est assez inquiétante et apporte de la gravité à l’histoire.

Une aventure bien intrigante pour une greffe qui soulève bien des questions. A suivre…

Par Phibes, le 2 juin 2008

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