La machine à explorer le temps

En la cité de Londres de 1895, trois personnes se rendent au domicile de leur ami scientifique qui les a conviés suite à la concrétisation de son expérience. Sceptiques sur le fait que leur hôte aurait trouvé le moyen de voyager dans le temps, ils arrivent bientôt face à ce dernier qui, au moyen d’une maquette, leur fait la démonstration. Mais celle-ci ne s’avère pas assez concluante pour le trio, toujours aussi dubitatif. Contrit par cette réaction, le savant propose de montrer à ses amis la véritable machine et quitte précipitamment la table autour de laquelle ils discutent en leur demandant de l’attendre. Après qu’il se soit éclipsé et qu’une chute de tension électrique ait eu lieu, le scientifique réapparait. La surprise est de mise car l’homme qu’ils ont en face d’eux a passablement changé et est pour le moins affamé. Après s’être restauré, il entraîne ses trois convives à la cave de sa maison et tout en leur montrant sa machine, il indique l’avoir utilisée. Il décide alors de leur conter l’aventure qu’il vient de vivre… à travers le temps.

Par phibes, le 23 mars 2017

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Notre avis sur La machine à explorer le temps

L’éditeur Glénat se lance dans une nouvelle collection qui a pour thème l’univers fantastique du romancier britannique H.G. Wells, dont les nombreux romans sont devenus des classiques du genre science-fiction. C’est le scénariste Dobbs, adepte entre autres de la collection 1800 chez Soleil (Mister Hyde contre Frankenstein, Allan Quatermain et les mines du roi Salomon, Alamo, Scotland Yard…), qui a décidé de prendre en charge cette démarche éditoriale dont l’objectif avoué est d’adapter en bande dessinée les fameux écrits qui ont fait la notoriété de l’auteur originel.

Paru en 1895, La machine à explorer le temps est le premier ouvrage d’H.G. Wells et également le premier à traiter du voyage temporel. À ce titre, il est normal qu’il soit le premier à passer sous les fourches caudines du scénariste montpelliérain. Dans un gros effort de césure, ce dernier nous livre son adaptation via un one-shot pour le moins abouti. Suivant respectueusement la trame du roman mais s’obligeant à faire des raccourcis inévitables, l’artiste est arrivé à constituer une histoire qui a l’avantage de tenir la route et de délivrer, par son biais, l’essentiel des mésaventures de l’explorateur du temps.

Le message est clair, d’une grande simplicité et d’une efficacité redoutable. Il a la particularité de nous plonger dans des péripéties aux rebondissements que l’on peut connaître déjà. L’esprit de l’adaptation au cinéma de 1960 est bien présent et nous transporte vers des époques lointaines qui, évidemment, n’ont rien de bien réjouissant. Entre les Elois et les Morlocks, l’explorateur souffle généreusement sur cette intrigue et, tout en nous transportant à bord de son engin futuriste, attise la curiosité et également l’effroi.

Pour ce premier ouvrage, Dobbs a fait appel Mathieu Moreau que l’on peut connaître grâce à son sympathique travail sur le diptyque Le cycle de Nibiru. Que ce soit à la couleur ou aux dessins, l’artiste use de ses crayons avec une habilité remarquable. Si la restitution historique est pointue témoignant de fait une recherche documentaire indubitable, les époques futures ou passés sont bien imaginées, le tout dans un esthétisme qui se veut des plus profitables.

Une première adaptation engageante qui, à coup sûr, sera une véritable découverte pour les lecteurs qui ne connaissent pas l’univers d’H.G. Wells.

Par Phibes, le 23 mars 2017

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