La légèreté

Dessinatrice à Charlie Hebdo, Catherine Meurisse a été traumatisée par les évènements du 7 janvier 2015. Elle a perdu des amis et progressivement le goût de dessiner. Elle a vite ressenti la nécessité de s’extirper de ce marasme dans lequel elle s’engluait, cette perte d’inspiration, de souvenirs bruts… En tenant une sorte de journal dessiné elle décide d’aller se ressourcer d’abord au bord de la mer, au Louvre ou à la Villa Médicis, à Rome, retrouvant petit à petit cette essence qui s’échappait…

Par fredgri, le 22 avril 2016

Publicité

Notre avis sur La légèreté

On commence cette lecture en comprenant très bien sur quelle base il s’est constitué, le drame qui, ce 7 janvier 2015, a soudain frappé la rédaction de Charlie.
Catherine Meurisse, ce jour là, est en retard, elle arrive donc près des locaux alors que le drame se joue et que retentissent soudain les coups de feu. Ce choc va d’abord la surprendre, la marquer très profondément et petit à petit la faire glisser dans une sorte d’apathie créatrice, une phase de vide, ou les souvenirs s’étiolent, l’envie et les idées disparaissent, laissant l’artiste hantée par ce qui lui reste de cette dramatique journée.

Nous la suivons donc, au grès du temps qui passe, encore sous le choc, puis tentant malgré tout de relever la tête, se rendant bien compte qu’il faut qu’elle trouve une solution pour traverser cette épreuve !
Beaucoup de justesse dans ce témoignage très touchant qui explore de l’intérieur le parcours d’une femme qui commence par ployer sous le coup de cette émotion, mais qui se relève, se réfugiant derrière cette légèreté de l’existence, de la simple beauté ou il est bon de se ressourcer, retrouver ses marques. Mais le chemin n’est pas évident, il est ponctué par ces images qui ressurgissent, ces coups de feu qui déchirent le sommeil.

L’album commence d’ailleurs par de superbes planches ou elle s’est représentée de manière très épurée, sur fond d’aquarelle, de dunes… Le regard se pose, on prend notre souffle quand soudain le ciel se rougit…

Un très bel album, très pudique, qui nous laisse sans voix…

Par FredGri, le 22 avril 2016

Publicité