LEGENDE DU CHANGELING (LA)
La nuit asraï

Le maléfique Sir Charles Warren est mort, mais Spring Heeled Jack court toujours les rues de Londres… L’heure de la nuit asraï où Scrubby va devoir affronter son destin est proche. L’avenir des mondes des hommes et des fées repose désormais sur les épaules du Changeling…

Par melville, le 5 mars 2012

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Notre avis sur LEGENDE DU CHANGELING (LA) #5 – La nuit asraï

Que ce soit en bande dessinée, comme ailleurs – même si j’aurais tendance à croire que la bande dessinée souffre particulièrement de ces sévices – la fantasy est bien malmenée. Plusieurs maisons d’éditions en ont fait leur fond de commerce, inondant les rayons des librairies de séries insipides, pâles reflets d’un genre fantasmé, dénuées de tout sens créatif et de recul. Dans ce contexte plutôt morne, nait de temps à autre un joyau qui, à lui seul, ravive la flamme : La Légende du Changeling est un de cela, à n’en pas douter. Porté par deux formidables conteurs, Pierre Dubois au scénario (grand connaisseur du petit peuple des fées) et Xavier Fourquemin au dessin (à qui on doit également la trame scénaristique de l’excellent Miss Endicott), La Légende du Changeling est plus qu’un récit pour enfant.

La Légende du Changeling est un récit métaphysique où s’affrontent comme métaphore du passage de l’enfance à l’adolescence la voie de la Nature et la voie de grâce. Distillée au cœur de chacun des albums, cette lutte est désormais pleinement incarnée dans ce cinquième tome avec la mise en abyme des contes de Perrault et des frères Grimm, ainsi que par les propos tenus par le frère de Scrubby sur la place des faeries – écartées de ce monde, car ils n’ont pas su choisir entre le Bien et le Mal. Et ce n’est pas un hasard si Scrubby, de par sa condition de changeling, est un être entre deux âges vivant à la lisière de l’ordre social. La grande force du récit de Pierre Dubois lui vient très certainement du fait qu’il en appelle directement à l’inconscient collectif. Dès lors le personnage de Scrubby devient un archétype au sens de Carl Gustav Jung et La Légende du Changeling devient un conte dans son sens le plus noble.

La Légende du Changeling est également un tour de force dans sa forme. Tout en s’inscrivant dans un découpage « classique » de la plus pure tradition de la bande dessinée franco-belge, Xavier Fourquemin réussit à s’affranchir de sa « pesanteur académique » pour offrir une grande fluidité à sa mise en scène. Associé à l’exigence littéraire des dialogues et de la voix off, le récit né de l’alchimie entre les auteurs et épaulé de Scarlett Smulkowski pour les couleurs (toujours empreintes de magie) emporte son lecteur dans un souffle au lyrisme épique final tout simplement superbe.

Un chef-d’œuvre !

Par melville, le 5 mars 2012

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