GUERRE SECRETE DE L'ESPACE (LA)
1957 - Spoutnik

En 1957, sur le cosmodrome de Baïkonour, le constructeur général Sergueï Korolev réunit les nouveaux techniciens du bureau d’études de l’OKB-16 dirigé par Petrovitch Gloushko afin de leur rappeler les objectifs fixés par Kroutchev lui-même. En effet, l’URSS doit prouver au monde entier pour la prochaine commémoration de la révolution de 1917 qu’elle est la nation la plus puissante et pour ce faire, va construire l’arme la plus puissante qui puisse exister. C’est ainsi que naît le R7, missile nucléaire de nouvelle génération, dont l’assemblage est confié à la nouvelle équipe dont fait partie le jeune ingénieur Anatoly Netchaïev. Alors que les premiers essais se révèlent non fructueux, une certaine tension commence à poindre au sein de la base scientifique entretenant la suspicion d’une inaptitude des techniciens ou, plus grave, de sabotages. Devant ces faits inquiétants corroborés par l’assassinat d’un de ses coéquipiers et par un piège qui semble se refermer sur sa personne, Anatoly Netchaïev prend la résolution de découvrir ce qui se trame réellement malgré la présence du KGB.

 

Par phibes, le 22 août 2010

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Notre avis sur GUERRE SECRETE DE L’ESPACE (LA) #1 – 1957 – Spoutnik

Comme son intitulé l’indique, la nouvelle série qu’initie Régis Hautière chez Delcourt prend ses bases sur la guerre ouverte que se sont livrées, au lendemain du second conflit mondial, deux grandes nations (Les États-Unis et l’URSS) pour prouver au reste de la planète quelle était celle qui était économiquement et militairement la plus puissante. Dans cette course effrénée, la conquête de l’espace est devenue rapidement un enjeu de taille que se sont disputées les deux belligérants.

Régis Hautière a donc saisi cette partie de la grande Histoire pour en faire l’évocation côté soviétique et dont les péripéties réelles sont relatées dans un dossier en fin d’album. Il va de soi que, fort de son inspiration authentique grâce à laquelle il fait revivre des personnages clés du programme spatial russe, le scénariste y a subtilement introduit sa touche personnelle via les pérégrinations de l’ingénieur Anatoly Netchaïev.

De fait, les balbutiements de l’équipe scientifique de l’OKB-16 trahis par des essais stériles prennent la direction d’une intrigue solidement montée dans laquelle un saboteur anonyme, peut-être un espion à la solde des américains, fait tout ce qu’il peut pour réduire à néant le travail sur le fameux R7. Aussi, la suspicion est de mise et vient se reporter sur tous les protagonistes que l’on croise. Régis Hautière transforme son personnage central en détective amateur et lui donne la possibilité de découvrir la vérité, au gré des sabotages, des assassinats, de ses investigations à l’insu du KGB et même du traquenard dans lequel il est tombé.

Pour ceux qui auront approché le travail graphique de Damien Cuvillier dans Les sauveteurs en mer, une surprise de taille les attend dans cet épisode. En effet, le dessinateur nous réserve une nouvelle facette de son talent qui, ici, dévoile un trait réaliste excellent, loin des gros nez de l’album susdit. Aussi, selon un découpage classique bien maîtrisé, le dessinateur nous régale de ses décors inhérents à la base de Baïkonour et de ses personnages sympathiquement proportionnés et charismatiques.

Un album qui mêle habilement Histoire et fiction sur des faits certes parfois tragiques et dont la finalité est de nous emmener au plus proche des étoiles. Paré au décollage ?

 

Par Phibes, le 22 août 2010

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