GUERRE DES LULUS (LA)
1918 - Le Der des ders

En janvier 1918, lors de la Grande Guerre, après une longue et inquiétante excursion à travers la France occupée, les Lulus ont échoué au pied d’une grande maison isolée située au beau milieu d’une forêt immense. Alors qu’ils pensaient pouvoir y trouver un abri rassurant, ils sont faits prisonniers par l’individu qui s’y trouvait et interrogés par un autre homme venu le rejoindre. Ayant convaincu leurs geôliers, les quatre orphelins se voient entraînés au fin fond de la demeure dans une pièce secrète où ils sont enfermés dans l’attente du verdict du groupuscule secret des Gentils Hommes auquel appartiennent les deux gardiens. Le lendemain, après délibération, il est proposé aux Lulus un marché contre leur libération, à savoir celui d’aller glaner des informations sur l’armée allemande en se faisant embaucher dans la demeure du Komprintz à Charleville. Lucien et Luigi sont alors envoyés sur place tandis que Lucas et Ludwig restent avec leurs tortionnaires. Les quatre Lulus sont désormais séparés pour la première fois depuis bien longtemps. Serait-ce la dernière fois qu’ils se voient ?

Par phibes, le 25 décembre 2017

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Notre avis sur GUERRE DES LULUS (LA) #5 – 1918 – Le Der des ders

Régis Hautière vient, à la faveur de cet opus qui semble clore un premier cycle, remettre ses quatre orphelins préférés dans leur errance au sein d’une France pour le moins tourmentée par la guerre. Nous les retrouvons donc cette fois-ci entre les mains d’une société secrète qui va faire pression sur eux pour les rapprocher du théâtre des opérations.

On ne pourra que saluer la belle prestation du scénariste qui nous livre encore une fois un récit fort en tout point. S’appuyant évidemment sur un fonds historique indéniable, la fiction qui tourne autour de la bande des quatre a le privilège d’aborder des sujets très sensibles liés à l’occupation dans une forme destinée, en premier lieu il est vrai, à un public assez jeune. Malgré tout, eu égard au contexte, les péripéties qui animent pourtant des enfants restent dans des proportions plausibles et titillent plus que jamais ici la tragédie dans toute sa dureté.

Aussi, sous des effets narratifs bien présents, on suit les fameux Lulus dans leurs malheureuses pérégrinations qui, pour la première fois, vont les séparer. Il en ressort une évocation alternée juste, très attachante et émouvante, délivrée dans une succession de rebondissements pour le moins prenants et qui suscitent bien des sensations. Régis Hautière joue avec efficacité sur tous les niveaux, que ce soit du côté de Lucien et Luigi transformés contre leur gré en barbouzes, ou que ce soit du côté de Lucas et Ludwig face un Albéric attristant, jusqu’à une finalité surprenante (les aléas de la guerre) qui, bien sûr, si elle se veut tragique, demande tout de même des explications pour combler les manques (on l’espère de tout cœur).

La superbe prestation graphique d’Hardoc est à la hauteur du scénario. A la faveur d’un trait semi-réaliste admirablement maîtrisé, l’artiste dévoile une fois encore une mise en image léchée, pleine de vérité, rafraîchissante et sensible qui donne réellement de beaux élans d’émotions. A l’appui d’une palette de couleurs du plus bel effet, son trait a l’avantage de bien décrire la guerre dans son ignominie et nous la faire sentir au travers de ses personnages les plus attachants ou les plus vils, via des expressions particulièrement confondantes.

Un cinquième opus sur une histoire et un quatuor fascinants, traité dans une finesse exemplaire qui sera bientôt suivi de deux autres épisodes s’intégrant dans la pentalogie, illustrés cette fois-ci par Damien Cuvillier. Vu la qualité de ces histoires, on sera au rendez-vous !

Par Phibes, le 25 décembre 2017

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