GUERRE DES AMANTS (LA)
Jaune Berlin

A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Natalia et Walter se retrouvent rivaux dans le contre-la-montre lancé pour retrouver des milliers d’oeuvres d’art volés par les nazis. Elle travaille pour l’armée russe, lui pour l’armée américaine. Elle fait partie du service créé par Staline pour ramener au pays des oeuvres majeures qui sont jugées comme étant une juste réparation des crimes commis par les Allemands. Il est un des célèbres « monuments men » dont l’objectif est de protéger le patrimoine et récupérer les biens soustraits aux musées ou volés à la population, notamment aux juifs.

Par legoffe, le 27 novembre 2015

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Notre avis sur GUERRE DES AMANTS (LA) #3 – Jaune Berlin

« Jaune berlin » est le troisième et dernier tome de cette étonnante histoire d’amour qui échappe à tous les codes habituels. Ses deux héros, Natalia et Walter, s’aiment, mais le destin et l’Histoire ne semblent guère disposés à les laisser cultiver ces sentiments. Les auteurs les entraînent dans le tourbillon de la première moitié du XXe siècle. Ils deviennent, dès lors, les témoins d’une époque avec un point commun particulier, celui de l’art.

Au delà de la romance, cette bande dessinée réussit assez brillamment à raconter l’histoire de l’art contemporain, avec ses nouveaux courants, avec ses détracteurs, en particuliers les fascistes. Le premier tome racontait les débuts de l’art abstrait avec Kandinsky, le tout en pleine révolution russe. Le second album narrait l’épopée du Bahaus et l’évolution de l’art moderne entre les deux guerres. Le troisième tome nous entraîne, cette fois, dans une Allemagne nazie qui s’effondre. L’occasion pour Jack Manini de nous raconter un peu de l’aventure des « monument men », devenus célèbres grâce au film de George Clooney. Il est donc cette fois moins question de courants artistiques que de sauvegarde du patrimoine et d’installation de la guerre froide.

Grâce à cette série, on saisit mieux le lien qui existe entre les évolutions, voire les révolutions, politiques et l’histoire de l’art. On comprend mieux en quoi les courants artistiques s’imprègnent de leur époque tout comme ils participent à la faire évoluer. L’un se nourrit certainement de l’autre.

Cette BD mêle habilement fiction et histoires vraies, intégrant des personnages qui ont réellement existé comme, ici, la résistante Rose Valland qui a contribué à sauver de nombreuses oeuvres. On apprend donc beaucoup sans que ce soit jamais rébarbatif. Nous sommes plongés dans un très bon récit, bien raconté et riche, malgré tout, en informations historiques, ce qui n’est pas toujours évident à réaliser.

L’ensemble est servi par les planches d’un Oliver Mangin toujours efficace. Ses dessins sont plus que plaisants, ils sont vivants. Ils participent à la force du récit.

Amateurs d’art et amateurs d’histoire seront enchantés par « La guerre des amants ».

Par Legoffe, le 27 novembre 2015

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