GUERRE D'ALAN (LA)
D'après les souvenirs d'Alan Ingram Cope

On continue l’histoire d’Alan Ingram Cope, au moment où la seconde guerre mondiale touche à sa fin. On le suivra d’abord en Bavière, où il assistera un aumônier, on l’accompagnera ensuite jusqu’en Californie, retour à sa terre natale, après avoir été démobilisé. Et enfin en France, où il y finira ses beaux jours…

Par Placido, le 25 mars 2010

Notre avis sur GUERRE D’ALAN (LA) #3 – D’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope

Troisième épisode et fin de ce grand récit qu’est la vie d’Alan Ingram Cope, et troisième chef d’œuvre signé Emmanuel Guibert. Six ans après le tome 2, cela pourrait paraître long, mais c’est pendant ces années que l’auteur publiera les 3 tomes du Photographe, seulement ! On ne lui en voudra donc guère. C’est d’ailleurs incroyable le talent que ce dernier possède pour raconter des histoires ! Et des histoires vraies de surcroît !

Ce tome reprend exactement le même principe que les deux premiers. C’est à partir d’entretiens enregistrés avec son ami Alan, qu’Emmanuel Guibert nous raconte la vie d’une personne ordinaire, à l’existence exceptionnelle. On pourrait facilement penser qu’une fois la guerre terminée et la dimension dramatique du récit envolée que l’intérêt de l’album ne devienne limité, voir ennuyeux. Et pourtant ! Et pourtant ! C’est ici qu’on se rend vraiment compte du génie et du travail extraordinaire de l’auteur : nous raconter toujours et encore les petits riens, les détails, les anecdotes (les choses précieuses en somme) mais cette fois-ci, en dehors du contexte de l’armée. Une sorte de renouvellement. Ici, la guerre laisse place aux rencontres humaines. C’est extraordinaire la chance qu’Alan Cope a eu de retrouver toujours ses amis malgré de longues séparations et de lointaines destinées: Lou (son ami du début) qu’il reverra brièvement à New Jersey, Gerhart et Vera (rencontrés en Allemagne) qu’il retrouvera en Californie… Et pour ne citer qu’eux ! Il entreprendra aussi énormément de démarches pour renouer des liens, ne serait-ce que par correspondance. On le sentira très touché par sa relation (à distance) avec Gerhart et Vera, il dira même « naître » et « acquérir une conscience » en lisant les lettres philosophiques et poétiques qu’il recevra de leur part.

Côté dessin, on a affaire à une bichromie sépia, avec un trait épais, et beaucoup de blanc en fond de case. Les personnages sont beaux, les paysages splendides… Il s’accorde parfaitement avec le rythme lent du récit. On retrouve aussi une vrai photo sur une page, nous ramenant à la réalité et on se dit alors: « Oh ! Mais c’est vrai qu’ils ont existé ! », un peu comme avec le photographe.

Beau, poétique, touchant, humain… Tout ça pour décrire ce troisième tome, et l’ensemble de La Guerre d’Alan d’ailleurs. Et je peux vous dire qu’il vous faudra trouver une sacré bonne excuse pour passer à côté !

Par Placido, le 5 avril 2010

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