GRANDE EVASION (LA)
Dien Bien Phu

En novembre 1953, durant la guerre d’Indochine, les engagements armés entre l’Union Française et les forces Vietminh sont de plus en plus fréquents. En décembre 1953, malgré les nombreuses escarmouches qui en découlent et qui versent le sang des deux côtés, l’armée vietminh gagne du terrain et les troupes françaises se doivent de se retrancher sur le site de Dien Bien Phu. Suite au ralliement du petit groupe de Thaïs, la menace grandissante d’un prochain encerclement oblige le camp français à s’organiser. Malheureusement, les troupes Vietminh atteignent les abords du camp retranché qu’elles pilonnent à partir du 13 mars 1954 à coup de pièces lourdes. La riposte est certes immédiate mais se révèle malencontreusement peu efficace au point qu’à la fin avril un cessez-le-feu et une reddition sont ordonnées par les chefs militaires français. Accueillant très mal la nouvelle, le capitaine Roquelon et la troupe de rescapés abandonnent l’idée de se rendre et mettent au point un plan de bataille. A un contre mille, avec peu d’armement, les perspectives de traverser les lignes adverses sont bien réduites…

Par phibes, le 12 avril 2013

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Notre avis sur GRANDE EVASION (LA) #5 – Dien Bien Phu

Thierry Gloris fait son entrée dans la collection Conquistador dirigée par David Chauvel en participant à la réalisation d’un tome dans la série La grande évasion. Grâce à ses aptitudes à travailler dans les univers historiques, il prend pour parti d’asseoir son récit sur l’un des épisodes guerriers les plus sanglants de l’après seconde guerre, à savoir la bataille de Dien Bien Phu.

Cet épisode qui se veut une histoire complète bénéficie d’une évocation bien intéressante par le fait qu’elle s’attache à relater un fait guerrier douloureux, bien campé chronologiquement, pour nous entraîner, via des personnages qui auraient pu exister, dans une fuite désespérée à travers les lignes ennemies. A n’en pas douter, cette évocation n’échappe pas à un certain classicisme mais a le mérite de nous faire côtoyer diverses tranches de vie inspirées, détonantes pour ne pas dire explosives, grâce à des protagonistes aux caractères multiples et bien cadrés.

De fait, sous le couvert d’un officier volontaire, le lecteur est appelé à vivre, sur plusieurs plans, de nombreuses péripéties, mettant en exergue le courage, la détermination de militaires déçus par leur hiérarchie. Par ce biais, Thierry Gloris gère bien la tentative d’évasion de ces groupes d’hommes et même femme dans un déroulement au panache convaincant et à la dureté (celle de la guerre) inévitable. A cet égard, on sent poindre un certain désir de rendre hommage à ses soldats de terrain abandonnés par leurs supérieurs à un ennemi qui ne leur promet que le pire.

Pour la mise en images, Thierry Gloris s’est adjoint un fidèle de David Chauvel à savoir Erwan Le Saëc. Ce dernier à qui on doit Mafia Story, Ce qui est à nous, nous gratifie d’un graphisme bien soigné, qui tend à penser que les évènements guerriers qu’il dépeint ont nécessité une étude documentaire poussée. L’encrage qu’il utilise est particulièrement présent et donne une pesanteur non désagréable. On pourra également saluer la colorisation dont l’usage met bien en évidence la puissance des explosions et la luxuriance des décors.

Un tome aux ambiances guerrières de bonne facture qui possède quelques bons accents commémoratifs.

Par Phibes, le 12 avril 2013

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