GRANDE AVENTURE DE LA BANDE DESSINÉE (LA)
Le tournant des années 60 et 70

Ce second volume est partagé en 7 chapitres:
1963-1970 – Recherches graphiques et narratives.
1967-1971 – La politisation.
1968-1974 – Le travail de la critique.
1969-1974 – Une presse bande dessinée pour le grand public.
1973-1978 – L’éclatement des revues.
1974-1979 – Où sont les femmes ?
1975-1983 – Les amateurs prennent leur place.

Par fredgri, le 9 mars 2020

Notre avis sur GRANDE AVENTURE DE LA BANDE DESSINÉE (LA) #2 – Le tournant des années 60 et 70

Après un premier volume qui abordait les débuts de la bande dessinée depuis ses origines jusqu’à la fin des années 50 avec l’émergence de la critique, Christian Staebler s’intéresse cette fois aux grands changements qui ont marqué le neuvième art à partir des années 60 et 70, revenant sur les premières publications de fanzines/revues, sur les questionnements des auteurs qui se syndicalisent, sur l’audace de certaines petites structures éditoriales qui font évoluer le marché et le lectorat…

C’est important de bien comprendre que la bande dessinée, c’est un ensemble, avec ses enjeux et ses débats. C’est important de redécouvrir son histoire, son évolution, de mieux appréhender les grands mouvements éditoriaux qui ont rythmé ce parcours riche en évènements.
Par le biais d’une écriture très claire et synthétique, Christian Staebler nous entraîne dans les principales étapes de cette histoire, à la rencontre de ces grandes personnalités qui ont repoussé les limites de cet Art, de cette réalité économique et sociale qui redéfinit le paysage éditorial au fil des années… C’est passionnant et très immersif. On comprend bien mieux les débats actuels sur la notion d’auteur, sur ces acquis qu’il est aujourd’hui difficile de redéfinir, urgemment !

Toutefois, ce second volume se concentre davantage sur tous ceux qui vont transformer radicalement le paysage de la bande dessinée à l’aube des années 60, bien plus que sur le contenu ! Qu’il s’agisse de cette jeune génération d’auteurs qui veut s’émanciper de ses aînés en créant ses propres revues, comme L’Écho des Savanes, Métal Hurlant, Fluide Glacial, etc. De l’arrivée de fanzines plus analytiques qui vont petit à petit amener les premières revues critiques, ou encore ces librairies qui redéfinissent l’édition indépendante, libérée des normes de la BD classique, sans oublier un long et captivant chapitre consacré aux femmes dans la bande dessinée…
L’auteur revient, en parallèle, sur la politisation et la libération des mœurs qui voient apparaître un lectorat plus adulte, mais aussi sur le poids de la censure. Il aborde également la mondialisation de l’édition qui s’ouvre à d’autres cultures, dont le manga…

Et même si l’on ne peut éviter un petit côté partisan (pour l’auteur, la bande dessinée américaine se résume aux super-héros (synonymes des deux grosses boites que sont Marvel et DC, trop institutionnalisées pour être réellement intéressantes) et à l’underground, ce qui fait qu’en dehors de ces deux aspects elle n’est que très peu abordée, oubliant les revues comme Creepy, les récits de guerre, les croisements avec la presse anglaise etc.), ce livre reste très instructif et vraiment prenant. Cette passionnante mine d’informations nous aide surtout à prendre du recul sur l’actualité et à mieux comprendre les ponts qui se sont progressivement érigé entre les cultures, les lecteurs et les auteurs !

Un seul mot : indispensable !

Par FredGri, le 9 mars 2020

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