GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA)
Nous ne reverrons jamais

A plus de cent lieues de toute terre habitée, un éboulement d’ampleur régionale a surpris dans leur périple plusieurs groupes de chevaliers dragons. Blanche, de l’Ordre d’Ishtar de l’Occident, a eu la chance de sortir indemne de ce cataclysme contrairement à ses pairs. Tout en déambulant parmi la zone dévastée, elle finit par être attirée par la plainte d’une jeune blessée. Après l’avoir soignée et entravée, Blanche apprend qu’elle a en face d’elle une fille de l’Ordre d’Orient et qu’elle est donc son ennemie. Plutôt que de la tuer et malgré une forte réticence, le Chevalier la pousse à prendre la route. Après avoir mis en déroute une bande de brigands avec l’aide de sa prisonnière, Blanche et cette dernière atteignent les plateaux du Rire Blanc. En ces lieux rocailleux, elle tente une approche sympathisante et lui expose leur but, celui d’aller combattre un dragon qui sévit non loin de là. Cette action permet à la jeune captive de sortir de son mutisme qui avoue s’appeler Zia. Elles font halte dans l’ermitage des Dames Hospitalières et se retrouvent bientôt face à des chevaliers dragons de l’Ordre de Messara. Blanche décide de protéger Zia en la faisant passer comme muette. Eu égard à la tragédie passée, toute association pour combattre la bête est bonne à prendre. Mais Zia, de par le mystère qu’elle génère, ne va-t-elle être le grain de sable qui risque d’amener la discorde au sein du nouveau groupe ?

Par phibes, le 27 juin 2018

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Notre avis sur GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA) #26 – Nous ne reverrons jamais

Le duo Ange nous offre un nouveau volet de sa grande saga d’heroic fantasy qui a le privilège de se situer chronologiquement après la guerre des Sardes et la scission de l’Empire. Le fameux Ordre féminin des Chevaliers dragons spécialisé dans le combat contre les bêtes maléfiques transformant, sous l’effet du veil, les hommes en de véritables monstres, est désormais divisé en deux clans antagonistes. D’un côté la corporation de l’Occident, de l’autre celle de l’Orient, ces deux ordres se vouent une haine mortelle qui les pousse à s’entretuer. Aussi, les coscénaristes ont décidé de provoquer, à la suite d’un tremblement de terre dévastateur (provoqué par le dragon ?), une confrontation entre des représentantes de chaque groupuscule et imaginer ce que cette rencontre pouvait générer.

Bien que la surprise ne soit pas forcément de mise par manque peut-être d’originalité, cette nouvelle histoire se veut malgré tout synonyme d’intérêt de par sa simplicité et son efficience. On assiste ainsi à la rencontre de Blanche et de Zia qui, au demeurant, sont là pour s’affronter. Toutefois, Ange a décidé, malgré leurs objectifs radicaux respectifs de celles-ci, de leur instiller habilement une véritable réflexion autour de leurs obligations effectives, de titiller leur conviction au point de leur faire comprendre que pour un but commun (à savoir par exemple la mise à mort d’un dragon), l’unité est la meilleure des compagnes. Mais pourront-elles appliquer cet adage ?

Aussi, on se laissera happer par le jeu relationnel tout en sensibilité des deux femmes, mis en balance à la suite de la rencontre des chevaliers menés par Khâssi. Il a le mérite de reposer essentiellement sur ce lien tendu entre Zia (la novice en quête d’éducation) et Blanche (l’intègre chevalier au grand savoir) et sur son évolution toute en subtilité à l’approche d’un combat auquel on nous a préparé et qui, bien sûr, est là pour rajouter une couche émotionnelle encore plus forte.

Thibaud de Rochebrune fait sa deuxième apparition dans la sa saga, après son passage dans le tome 21 dessiné à plusieurs mains. Avec cette nouvelle équipée, l’artiste a les coudées franches et met en avant tout son savoir pictural. Il ne fait aucun doute que son trait semi-réaliste qui bénéficie d’une belle finesse et d’une épure juste ce qu’il faut, a l’avantage de rester conforme à l’univers graphique général. On saluera tout particulièrement la sensibilité, l’expressivité de ses personnages féminins (qui s’oppose à la barbarie masculine) qui se veulent un réel atout pour faire passer le message. De plus, ses décors sont bien fournis et le combat avec le dragon est assez impressionnant.

Un nouvel opus qui se joue habilement de l’espoir et de l’amertume. Une aventure fantasy comme on peut les aimer.

Par Phibes, le 27 juin 2018

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