GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA)
La guerre des Sardes – Seconde partie / Arsalam

La guerre que se livrent Sardes et forces impériales prend des proportions telles que Messara peut dorénavant craindre pour ses frontières. De toutes parts, l’empire est débordé par les incursions sanguinaires des Sardes et à cet égard, des décisions doivent être prises. C’est à ce moment que la matriarche de l’Ordre des Chevaliers Dragons est envoyée à la cité d’Arsalam par l’impératrice pour calmer certaines initiatives qui vont à l’encontre des décisions prises en haut lieu. En effet, le veil décimant progressivement et les villages sardes et les arrières des troupes barbares, il a été décidé que, ce désastre servant la cause de l’Empire, les femmes chevaliers n’interviennent pas pour éliminer le dragon à l’origine du désastre. Ce qui n’est pas du goût du chevalier Amarelle qui, totalement dépitée par la perte de son aimée, a pris pour parti de s’engager, conformément à son rôle effectif et à la requête de certaines tribus alliées, dans la chasse au monstre. Pendant ce temps, poussées par les assauts déformants du dragon, les troupes sardes gagnent plus rapidement du terrain sur l’Empire, se mettant en position victorieuse. En réponse, sentant la cité impériale menacée, l’impératrice de Messara exige la convergence de toutes les forces vers la capitale. Serait-ce le commencement de la fin de l’Empire ?

Par phibes, le 29 juillet 2014

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Notre avis sur GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA) #18 – La guerre des Sardes – Seconde partie / Arsalam

Le duo payant qui se cache derrière le pseudo Ange revient pour dévoiler la seconde partie de la terrible guerre que livrent le peuple Sarde et l’Empire. Après un premier opus particulièrement sonore qui campait très profitablement les deux camps belligérants et qui, dans ce climat guerrier, enfonçait le clou de par l’apparition d’un énorme dragon, cette suite nous remet sans tarder dans cette lourde ambiance conflictuelle. Alors que la balance semble maintenant pencher en faveur des troupes barbares, des décisions aux effets irréversibles sont à prendre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Empire a décidé d’être opportuniste et impitoyable pour se protéger de l’assaillant, au risque de créer un courant d’antipathie dans les rangs de ses guerriers, en particulier chez les Chevaliers dragons.

Remarquablement constitué, ce deuxième épisode a l’avantage de jouer sur de nombreux tableaux. Basculant entre le champ de bataille et les lieux de commandement (Arsalam et Messara), se référant aux personnages-clés de la première période, le récit vient ici dévoiler les soubresauts d’un monde mis sur la brèche. Grâce à des dialogues parfaitement dosés, Ange y découvre les nombreuses stratégies mises en place pour la sauvegarde des peuples, les choix irrémédiables des dirigeants, les aspirations et déceptions d’une catégorie d’individus, le tout dans une densité de faits remarquablement ordonnés. Au nom d’un Empire chancelant, d’une paix très délicate à instaurer et d’une amourette impossible, les coscénaristes font rejaillir l’amertume, la dureté, l’exaspération, les compromissions les plus improbables qui ne manquent pas d’appesantir l’équipée guerrière et surtout de la faire vivre au gré d’une série de rebondissements judicieusement juxtaposés.

Ayant participé avec brio au premier volet, il est tout à fait naturel de retrouver Vax dans cette suite. Là-aussi, on ne peut que saluer sa prestation qui nous permet de retrouver cet univers fantastique dont il est friand. Son talent éclate tout particulièrement dans les scènes de batailles qu’il dépeint d’une manière grouillante et très bruyante (voir la double planche). L’artiste rend également expressifs ses personnages à la faveur d’un travail sur les attitudes, sur les mimiques d’intense réflexion, finement exécuté.

Une fin de dyptique puissante et douloureuse à porter au crédit de deux coscénaristes qui parviennent toujours, malgré les 18 épisodes, à nous surprendre agréablement et d’un dessinateur en grande forme picturale.

Par Phibes, le 29 juillet 2014

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