GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA)
Déesse

 
Jadis tout petit village, Arsalam est devenu au fil des siècles une énorme cité sur laquelle règnent un Haut Prêtre et ses conseillers, tous s’octroyant quand bon leur semble la liberté de mêler en leur intérêt foi, politique et affaires financières.

Un jour, à un exploit des Chevaliers Dragons (dont l’Ordre a un temple en la cité) va succéder l’arrivée en ville d’une gigantesque statue de déesse. Le Haut Prêtre, gardien de valeurs jusque là non contestées, n’appréciera pas l’apparition de cette idole imposée par l’Ordre des vierges combattantes, et encore moins la légitimité que gagnera l’une d’entre elles, Nouri, soudaine concurrente de taille pour le gouvernement en place…
 

Par sylvestre, le 16 juin 2013

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Notre avis sur GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA) #16 – Déesse

 
Plus que l’incontournable histoire du combat contre un dragon auquel on ne manquera cependant pas d’assister, ce seizième tome de la série La geste des Chevaliers-Dragons se révèle être un récit au cœur duquel politique, jeux de pouvoir et propagande sont moteurs. L’Ordre des Chevaliers-Dragons est en effet depuis toujours au service des populations un rempart contre la menace des monstres ailés et cracheurs de feu et en cela a depuis toujours été principalement perçu comme un réservoir de forces soldatesques. Or, dans cet album, il se montre plus que jamais être une véritable force politique ; ayant toujours comme objectif une certaine idée du bien, mais sans toutefois s’interdire d’avoir recours à une complexe stratégie de prise de pouvoir, dusse-t-elle germer pendant des centaines d’années pour se concrétiser.

Avec un tel scénario, la série prouve une fois de plus sa capacité à se renouveler. Loin d’être une simple suite d’albums où le schéma serait toujours un peu le même, La Geste s’est inscrite dans la durée grâce à l’originalité et à la spécificité de chacun de ses volumes. L’atout de la saga ne réside en effet plus (depuis longtemps) dans la surprise de simplement voir tel ou tel nouveau dessinateur participer à l’œuvre et faire s’affronter de nouvelles belles filles contre d’horribles dragons toujours plus féroces : les points communs à tous les albums ne se comptent finalement plus que sur les doigts d’une main (des vierges, le Veil, des dragons) et laissent place à chaque fois à de la nouveauté. Les auteurs ont réussi à nous faire changer de regard sur leur série : on n’attend désormais plus, à chaque sortie, une nouvelle histoire de combat victorieux : on attend surtout de voir quelle utilisation ils vont faire des soldates de l’Ordre et dans quel nouveau contexte, à quelle nouvelle période, etc…

Le point faible de ce one-shot sera peut-être, côté crédibilité du récit, les facilités comme la vitesse avec laquelle les Chevaliers vont devoir se détourner de croyances jusque là ancrées au profit d’une autre, nouvelle, qui leur tombe dessus plutôt brutalement. Ou comme la rapidité avec laquelle les relations entre Nouri et Kahina vont évoluer dans le tourbillon des changements… Mais allez, c’est sans doute au prix de tels raccourcis que les one-shots de cette série gardent le cap avec une intensité et un rythme maintenus. On n’accordera donc qu’une importance mineure à ces observations pour rester concentrés sur ce qu’ont choisi de mettre en lumière les auteurs auxquels… on fait confiance !

C’est le dessinateur Brice Cossu qui a repris les crayons pour réaliser ce tome 16 "Déesse". Pas de réelle surprise de ce côté-là, donc, mais la garantie d’un dessin à la qualité validée et reconnue pour les scènes d’action autant que pour les scènes lourdes d’intrigue ou chargées d’émotion ! Un tome de plus, donc. Oui, mais un tome intéressant une fois encore. Et c’est tant mieux. Les fidèles et les amateurs apprécieront, c’est sûr.
 

Par Sylvestre, le 16 juin 2013

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