FILLE DES CENDRES (LA)
Enfant des abysses

Harriet n’a que quelques années lorsque le Sirius, bateau de son père Julius Ashtray, est attaqué par des navires barbaresques. Deux assaillants font irruption dans la cabine où elle est enfermée avec son ami Alistair, jeune mousse du navire. Son jeune ami tuera le premier, Harriet tuera le second dont le cadavre s’enflamme aussitôt alors que, sous les eaux des monstres marins avides de chair entourent les navires.
De ce jour, Julius Ashtray va éloigner sa fille du Sirius et de la mer.

Par olivier, le 31 octobre 2015

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Notre avis sur FILLE DES CENDRES (LA) #1 – Enfant des abysses

Elevée dans le manoir de sa tante, qui surveille avec une grande vigilance ses faits et gestes, Harriet grandit loin de son père qu’elle se prend de plus en plus à détester pour son absence. Onze longues années se sont écoulées depuis le jour où son père la éloignée de son bateau et de la mer, une relégation qu’elle ne comprend pas alors même qu’elle sent en elle un feu ardent la bruler.
Est-ce un don ou une malédiction qui pèse sur elle sans qu’elle ne sache rien des relations étranges et inquiétantes qu’elle a avec la mer dont son père la tient éloignée par tous les moyens. Une ignorance totale jusqu’à ce soir où elle se rend sur la plage et pénètre dans l’eau.
Assaillie par des sensations étranges, comme si elle ne faisait qu’un avec l’océan et que son esprit captait tout ce qui se passait dans les profondeurs. C’est ce soir-là, alors qu’elle est immergée, que quelques gouttes de son sang se répandent dans la mer.
Ces petites gouttes de sang perdues à quelques mètres de la plage sont comme un appel, des monstres marins arrivent en bancs près de la côte, les ports ferment leurs portes devant ce terrifiant afflux et le père d’Harriet qui avait relégué sa fille chez sa tante acariâtre réapparait pour emmener sa fille et son jeune frère handicapé.
Devenue, par la force des choses, membre de l’équipage du Sirius, Harriet va apprendre d’où lui vient ce terrible pouvoir.

Hélène V. brosse une fantastique histoire de pirates, de barbaresques et de Dieu marin en courroux dans une Angleterre victorienne tournée vers la mer. Un récit empli de mystères et de fantastique, un monde de marins où les contes ne sont pas que des histoires pour enfants, un récit de pirates étrange et poétique où le destin des hommes ne leur appartient plus totalement.
Avec des personnages qui prennent au fil des planches une profondeur presque tangible à la mesure des sentiments qu’ils cachent derrière une façade austère et brusque elle mène avec efficacité le récit entre grande aventure et recherche de soi.

Un dessin tout en douceur et délicatesse qui met en avant les personnages dans des décors et une ambiance très Louis Stevenson, servis par une mise en couleur qui apaise la violence inhérente au récit.

Hélène V. a remporté le prix de la jeune création 2015 de la fondation Raymond Leblanc, on comprend pourquoi.

Par Olivier, le 31 octobre 2015

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