La fille au corbeau

La petite Aline a grandi jusque là sans qu’aucune explication sur la mort de sa mère lui soit donnée. Dans son village montagnard aux croyances ancrées et aux superstitions tenaces, il lui est apparu que les plus médisants, et parmi eux certains de ses proches, lui attribuaient une part de responsabilité dans ce décès.

Aline serait donc pour eux… une sorcière ! Que pourrait-elle être d’autre à leurs yeux, d’ailleurs, elle dans le sillage de qui un corbeau est omniprésent ?!

Et puis la jeune fille a commencé à avoir des angoisses lorsqu’elle s’est mise à être sujette à des visions et à entendre des voix qui attestaient le fait qu’elle n’était pas… normale. D’autant plus que le don qu’elle s’est découvert la rendait témoin (avant que ça n’arrive réellement) de la mort de personnes de son entourage !

Quand sa grand-mère et son père, ceux qui la protégeaient le plus, sont décédés, guère plus tard, Aline n’a pu que s’en remettre à ce corbeau qui était comme son ombre et qui lui soufflait d’avoir confiance en lui. Et si elle était réellement quelqu’un qui pouvait jouer, comme il le lui disait, un rôle entre le monde réel et l’au-delà, elle souhaitait essayer coûte que coûte de revoir ceux qu’elle avait perdus et qu’elle aimait…
 

Par sylvestre, le 1 décembre 2009

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Notre avis sur La fille au corbeau

Aussi expressif et chargé d’émotion dans les scènes de la vie « réelle » d’Aline que dans l’allégorique monde des morts dont la petite héroïne trouvera la clé, le joli dessin en noir et blanc de Nicolas Trève porte à merveille le scénario de son compère scénariste Jérôme Lecomte.

Avec pour décors une Savoie qu’on daterait volontiers d’il y a quelques décennies et le mystérieux univers quasi mythologique qui happera Aline, La fille au corbeau est une bande dessinée qui vous séduira d’une manière ou d’une autre.

Par exemple par cette approche qui sent le vécu (et « l’ouï » !) et qui met dans la bouche des personnages des expressions typiques de la Tarentaise d’autrefois, car les scènes réalistes gagneront ainsi à vos yeux en authenticité, aidant le contexte du récit à être encore plus fort dans ce qu’il présente : une neige plus crissante sous les pas, la chaleur des foyers plus agréable ou les angoisses d’Aline… plus palpables ! Ou encore par la dualité entre ce paradis alpin blanc et l’enfer noir qui lui est directement lié et auquel accèdera Aline… Enfin, et sûrement, par cette touchante aventure que vivra sous vos yeux l’innocente Aline, impuissante jusqu’à un certain point devant la perte de parents qu’elle aimait et qu’elle souhaitera rechercher par-delà une frontière que peu ont le pouvoir de passer à loisir…

Par cette richesse des ambiances, l’histoire satisfera autant les amateurs de bandes dessinées régionalistes que ceux qui recherchent le frisson de la légende fantastique vivace ! Bel ouvrage réalisé par deux auteurs se montrant à l’aise chacun dans son domaine et signant ensemble leur première BD, La fille au corbeau est un ouvrage de plus plein de qualités à découvrir au catalogue des éditions Des ronds dans l’O.
 

Par Sylvestre, le 1 décembre 2009

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