DÉCHÉANCE D'UN HOMME (LA)
Volume 1

Depuis son enfance, Yôzô Ôba n’a jamais pu supporter le regard que les autres portaient sur lui, ce qui a eu très tôt pour résultat de le plonger dans un désespoir croissant. Son seul échappatoire, faire croire aux autres qu’il n’est qu’un joyeux luron qui ne cesse de faire le clown. Cependant, les années passant il devient de plus solitaire, malgré le fait qu’il bénéficie d’une très grande popularité, ce qui l’amène à progressivement se lier à ceux qui se rapprochent de lui, comme le jeune Takeichi, le bouc émissaire du collège qui comprend très vite la véritable nature pleine de couardise de Yôzô ! Puis il y a Masao Horiki, le bon vivant qui l’initie à l’alcool et aux prostitués, ou encore Matagi qui l’emporte dans la fièvre communiste…

Par fredgri, le 14 mars 2021

Publicité

Notre avis sur DÉCHÉANCE D’UN HOMME (LA) #1 – Volume 1

Dans ce premier volume de sa toute nouvelle série, Junji Itô s’écarte de ses thèmes horrifiques de prédilection ! Il décide se concentrer sur les déboires existentiels d’un jeune homme qui souffre d’une asociabilité chronique, ce qui le pousse à adopter un comportement aux antipodes de son véritable caractère bien plus sombre et désenchanté !
Évidemment, il force le caractère de Yôzô qui se retrouve petit à petit dans une série de situations très délicates, de part ses mensonges, sa lâcheté et cette fausseté qui le pousse à ne jamais être réellement sincère !

Toutefois, le portrait que l’auteur dresse devant nous est d’une grande justesse, même si, en contre partie, ça l’amène à animer un personnage particulièrement antipathique, voir même détestable ! Et c’est certainement ce lien très étrange qui se noue entre Yôzô et le lecteur qui rend cette lecture assez fascinante. On a du mal à complètement l’appréhender, comment peut-il simplement accepter de glisser dans ce marasme, par exemple ? D’autant que finalement, les doutes qui l’assaillent, on peut les comprendre, ils résonnent en nous.
Ce rapport à l’autre est au centre de notre vie en société, de notre construction interne, de notre propre perception de nous même. Et si Yôzô se réfugie dans une sorte de longue et factice pantalonnade grotesque, c’est principalement parce qu’il n’arrive pas à simplement s’affirmer lui même au milieu des autres, à s’épanouir sincèrement !

Le scénario ouvre donc plusieurs portes, des pistes de discussion, c’est très intéressant ! L’écriture est fluide et bien rythmée, avec ce qu’il faut de rebondissements qui nous amènent à ne pas vraiment savoir vers ou l’on va au fil des pages ! C’est assez surprenant, au final !

Graphiquement, c’est du très bon boulot, très fin et expressif, bien loin des canons habituels dans les mangas. On tombe sous le charme de ces personnages dès les premières pages !

Un premier volume qui intrigue et qui donne très envie d’être là au prochain rendez-vous !

Par FredGri, le 14 mars 2021

Publicité