CUISINE DU DIABLE (LA)
Le ventre de la bête

Suite à l’assassinat de tous ses frères et au kidnapping d’Anne par le "chat", homme de main d’Orco, Anthony n’a d’autre solution que de suivre Nestor. Ensemble, ils quittent New York pour rejoindre Chicago et rencontrer le seul homme qui puisse s’opposer à Orco, Big Baldwin, le père de 2B. Ce dernier qui, pour des raisons obscures, souhaite également récupérer Anne, somme Anthony de payer la dette qu’il a envers lui. Le jeune garçon va devoir, pour la deuxième fois, faire face au "chat" qui n’est autre que le lieutenant d’un certain Capone.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur CUISINE DU DIABLE (LA) #4 – Le ventre de la bête

La collection "Turbulences" de chez Vents d’Ouest dont fait partie "La cuisine du diable" a la grande particularité de proposer tout un panel de thrillers dont la noirceur n’a d’égal que le suspense oppressant qu’ils génèrent. Pour en citer quelques uns, on retiendra "Bloodline", "Les enchaînés", "Spaghetti brothers" ou "Section financière".

Dans le genre suspense angoissant, ce quatrième opus est un régal. Clôturant définitivement la série, il nous renvoie aux Etats-Unis des années 30, dans le milieu de la pègre dont les ramifications au sein de la société américaine sont profondément ancrées. Au sein de ce capharnaüm de corruptions, subsiste un petit garçon de 13 ans qui mène sa propre vendetta au nom de son unique amour. Damien Marie a donc joué sur le contraste des 2 antagonistes, l’un presque pubère et inoffensif en apparence et l’autre, omniprésent, structuré et sanguinaire.

"Le ventre de la bête" est l’épisode où toutes les cartes sont abattues désignant celui qui gagne la bataille.Sans dévoiler quoique ce soit, l’oppression de la "pieuvre" est constante et plombe le récit d’une manière à plonger le lecteur dans un malaise palpable. Les rares fois où on reprend la respiration (ce n’est qu’à petite dose), c’est lorsque Anthony parvient à se sortir de certains guêpiers. Tout comme les cadavres, les aveux tombent, extrêmement durs, déroutants, écoeurants. Par ce biais-là, Damien Marie a gagné son challenge.

De plus, la fiction rejoint la réalité. On ne pouvait pas parler de prohibition et de Chicago sans évoquer deux noms célèbres de cette période pour leurs exactions à savoir Eliot Ness et Al Capone. Tous deux interviennent dans le présent épisode, chacun à la place dans laquelle il a officié. L’intégrité policière est toutefois égratignée prouvant la toute puissance de la mafia.

Bravo pour les dessins de Karl T. qui délivrent un message clair et réaliste. Le témoignage graphique qu’il porte sur les rues de Chicago est empreint d’une vérité sauvage et morbide. Les expressions qu’il donne à ses personnages crachent formidablement la folie meurtrière dans laquelle ils vivent constamment. Les faces à faces sont pareils à des duels visuels démoniaques dont le moindre battement de cils peut être considéré comme un signe de faiblesse.

Il est sûr d’une chose, si vous goûtez à la cuisine du diable, vous n’en sortirez pas indemne !

Par Phibes, le 22 février 2008

Publicité