La croisade des enfants

La petite bourgade de Cloyes sise non loin de Châteaudun n’est pas épargnée par la misère qui sévit dans la France de 1212. Aussi, est-il fréquent de croiser de jeunes affamés en train de chercher pitance malhonnêtement. C’est dans ce contexte qu’Etienne, un berger très apprécié du bourg, révèle à toute la population qu’il a fait une rencontre divine qui lui a demandé de rassembler un maximum d’enfants et d’organiser une croisade vers Jérusalem. A cet instant, la popularité d’Etienne grandissant, ce dernier voit ses rangs enfler progressivement, ce qui n’est pas du goût des instances cléricales qui craignent des débordements dangereux. Toutefois, si ce mouvement est imprégné d’une grande ferveur, il est des individus qui jouent, dans l’ombre, un jeu dangereux. Quels sont les véritables desseins du maure Hassan et de l’ancien croisé pestiféré Eudes ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La croisade des enfants

En cette année 2009, Fabrice David est mis à l’index pour la troisième fois, après la parution du tome 2 de "Servitude" et le one-shot "Les voies du seigneur" publiés chez le même éditeur. En effet, l’auteur de "Live War heroes" édite, en ce mois de mai, son dernier bébé à savoir "La croisade des enfants".

Très inspiré par la période des croisades, ce féru d’Histoire s’accapare un épisode méconnu de ces péripéties chevaleresques et réalise à sa sauce la montée et la déliquescence d’un mouvement populaire qui déchaîna un bon nombre de jeunes et de moins jeunes désespérés en vue de la délivrance de Jérusalem récupérée à nouveau par les musulmans.

Pour ce faire, il met en place une intrigue somme toute bien appréciable se développant dans un double contexte à la fois léger et pesant. D’un côté, il expose un culte juvénile autour d’Etienne transformé en meneur de troupe pétri de bonnes intentions. De l’autre, il entretient une lourde suspicion quant à la possibilité d’une machination aux aboutissants incertains tournant autour de plusieurs personnages énigmatiques, tels Hassan et son vieux maître mystérieux, Eudes et son sorcier clérical Gistar.

Malgré un dénouement final trop rapide à mon goût qui, certes, casse brutalement et habilement tout un univers de piété, on pourra être transporté par cette aventure à la saveur tragédo-historique et à la lecture aisée. Fabrice David a su tout au long de son récit nous associer à son pèlerinage malaisé sans grand rebondissement (sauf à la fin) mais d’une teneur savamment contrastée.

Luca Malisan, reconnu tout d’abord pour son travail de coloriste dans des séries telles que "Le syndrome de Caïn" ou "Section financière", réalise ici sa première bande dessinée au format traditionnel. Si son style est agréable à regarder, il est certain qu’il ne le révolutionne pas et donc vient se caler dans la mouvance des dessins réalistes que l’on a l’habitude de voir fleurir ça et là. On sent que le contexte historique est l’un de ses domaines de prédilection et le restitue d’une manière doucereuse dans une colorisation qui en fait sa force.

"La croisade des enfants" est un pèlerinage malheureux auquel nous convient deux auteurs généreux, que l’amateur de thèmes historiques romancés appréciera à sa juste valeur.
 

Par Phibes, le 9 mai 2009

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