COUR DES MIRACLES (LA)
Livre deuxième - Vive la Reine !

Etant parvenu à embastiller Anacréon, le roi des gueux, le lieutenant général criminel La Reynie a décidé de poursuivre ses opérations de purge sous le couvert de son supérieur hiérarchique Colbert. Tandis que les filles de joie dont la dénommée Marquise sont condamnées à aller aux Amériques et que la débandade a gagné toutes les cours des miracles, le chef de la police souhaite aller plus fort dans son action. Son objectif est de détruire, pour servir d’exemple, la cour de St-Sauveur avant qu’un nouveau roi ne soit élu. Tandis que la marquise parvient à faire faux bond à ses geôliers, les gens d’armes se lancent dans leur opération de destruction. Malheureusement, eu égard au maillage inextricable de ruelles, la cour en question reste introuvable. Anacréon subit alors un interrogatoire musclé. De son côté, la Marquise a pu rejoindre les siens et entreprend, à l’appui de ces derniers et d’une main d’œuvre spécialisée la reconstruction de leur cour. Saura-t-elle faire front aux assauts prochains des mousquetaires de La Reynie ? Pour cela, sera-t-elle en mesure de réunifier les différents partis de la gueusaille et de fait, devenir la nouvelle reine ?

Par phibes, le 5 février 2020

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Notre avis sur COUR DES MIRACLES (LA) #2 – Livre deuxième – Vive la Reine !

Le premier opus se voulait bien entreprenant par le fait qu’il avait surtout l’avantage, eu égard à son titre explicite, de nous sensibiliser historiquement parlant à ces singuliers endroits dans lesquels, sous l’Ancien Régime, se réunissaient indigents, miséreux et également malandrins de toutes sortes. Qui plus est, il nous intéressait à la destinée de plusieurs personnages en lien avec ces cours comme Anacréon et ses deux enfants, Petit-Jean et la Marquise et leurs principaux détracteurs Louis XIV et le lieutenant général de la police La Reynie.

A la faveur de ce deuxième tome, nous retrouvons donc ce petit monde grouillant après un revers vécu par le représentant des gueux et sa descendance. Anacréon a été arrêté, Petit-Jean tué et la Marquise condamnée à embarquer pour les Amériques. Les cours de Paris sont en pleine débâcle et la police semble avoir toutes les cartes en main pour régler le problème de la mendicité. Que peut-il bien arriver de plus ?

La réponse se découvre dans les premières pages sous le couvert de l’audace de la fameuse Marquise. Cette relance voulue par Stéphane Piatzszek est l’occasion de suivre une équipée aux accents féminins toujours aussi forte. Certes, elle bénéficie d’un cadre historique solide mais aussi d’une galerie de personnages (dont certains ayant existé comme, outre le roi Louis XIV, La Reynie, Colbert…) aux caractères bien trempés, le tout dans une violence ambiante exacerbée impressionnante.

La partie graphique de Julien Maffre se veut un réel atout pour cette saga. L’artiste joue avec ses crayons dans un semi-réalisme qui campe avec brio les ambiances historiques (les décors des quartiers parisiens en sont un bel exemple) et qui dynamise des personnages haut en couleurs, on ne peut plus probants dans leurs intentions et dans leurs gestes les plus radicaux.

Un excellent deuxième volet, audacieux en tout point. On en redemande et vite !

Par Phibes, le 5 février 2020

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