CITE DE L'ARCHE (LA)
Ville Tombe

Alors que la légende de la cité de l’Arche et du passeur prend corps, Anathaël est plus que jamais obnubilé par la jeune et belle Orée, oublieux de l’enseignement d’Escarre. Dans la ville tombe, les rebelles deviennent de plus en plus actifs et audacieux pour tenter de renverser la dictature du Présideur.
Entre amour, machination et action, le récit s’accélère, les rebelles deviennent de plus en plus entreprenants et le voile commence à se lever sur quelques acteurs majeurs de l’histoire.

Par olivier, le 15 mars 2011

Notre avis sur CITE DE L’ARCHE (LA) #2 – Ville Tombe

Dans la ville lumière, où hommes et femmes vivent séparés, les deux groupes se croisent, visages fermés, émotivement déconnectés semble t’il. Dans ce flot humain qui, la journée de travail finie, avance mécaniquement, un signe d’émotion paraît sur un visage, un sourire timide. Anathaël a aperçu Orée, sa main se tend, hésitante, mais la foule le presse et comme le chantait Piaf,il est " Emporté par la foule qui nous traîne, nous entraîne, nous éloigne l’un de l’autre, je lutte et je me débats".
Anathaël ne pense plus, ne rêve plus que d’Orée alors qu’il devrait se consacrer à son entraînement d’hyperception avec Escarre. Il ne peut plus détacher son esprit de la jeune fille. Son amour dévorant grandit de jour en jour sans qu’il puisse même encore espérer la rejoindre.

Alors que le jeune amoureux transi semble échapper à Escarre, s’éloignant de son entraînement et du destin auquel ce dernier le vouait, les rebelles de la ville tombe décident de frapper un grand coup pour renverser le Présideur.
Ils attaquent un convoi lourdement escorté, mais leur action bien que minutieusement préparée se heurte au nombre et à l’armement de l’escorte. Les pertes sont lourdes et, Athanaël qui se trouve tout-à-fait par hasard aux abords du lieu de l’affrontement reconnaît parmi les rebelles Jaël, son frère, alias la Taupe : chef des rebelles. Il va décider de les suivre lors de leur retraite précipitée dans la ville tombe.

Curieusement, cette histoire naissante et brûlante entre Orée et Athanaël semble avoir des similitudes avec la légende contée par Ohira, la mère d’Orée. Il est des personnages dans le récit qui semblent lire l’histoire avant nous.: Ohira qui narre la légende du passeur, mais aussi le Présideur qui possède un livre où cette même légende semble écrite.

L’interaction entre les personnages se précise, et Olivier Boiscommun soulève légèrement un nouveau pan de l’intrigue. Il existe un lien entre le Présideur, Escarre et le dernier des guides que nous avions entrevu dans le premier tome et qui sort de l’ombre. Trois personnages qui semblent être à l’origine de la ville lumière et de son reflet souterrain, la ville tombe.

L’intrigue développée par Olivier est décidément pleine de surprises et de mystères. Il distille quelques indices et sous un récit faussement limpide tisse une trame où le passé des personnages anticipe leur futur.
Conjuguant avec délicatesse histoire d’amour, thriller d’anticipation et fable écologique, il déplace sa caméra d’un individu à l’autre, d’un groupe à l’autre, diversifiant les points de vue, chacun mettant en place une pièce du puzzle, faisant avancer l’intrigue sans pour autant rien en dévoiler.
Excellent conteur, version masculine d’Ohira, il possède l’art de tenir le lecteur en haleine, le guidant discrètement à travers l’histoire de ses personnages, soulignant discrètement le lien qui unit le dernier des guides, Escarre et le Présideur. Car on devine que le futur d’Anathaël et d’Orée prend racine dans les chroniques de la cité. Serait-il l’élu, et, si cela était, pourrait-il déjouer le complot du Présideur et rompre les fils que ce dernier manipule dans l’ombre, tout entier envahi par la haine qu’il voue à Escarre ?

Complots, guérilla urbaine, héroïsme, amour et manipulations scientifiques sont au programme de ce thriller de plus en plus palpitant.
Le dessin est toujours aussi percutant, accompagnant le récit dans l’action omniprésente. Dans un Paris magnifiquement dévasté où évolue un troupeau humain écrasé par la peur et l’oppression, Olivier Boiscommun nous offre toute une galerie de personnages aux trognes impayables, alors que dans les catacombes les rebelles poussent leur refus de la société dictatoriale jusque dans leurs choix capillaires.

Un seul regret, la frustration d’arriver à la 56ème page pour lire : "la suite au prochain épisode".

Par Olivier, le 15 mars 2011

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