BRIGADE DU RAIL (LA)
Les naufragés de Malpasset

Le 27 novembre 1959, les services secrets ouest-allemands de Tunis sont inquiets par le fait qu’un de leurs agents, Hans Spiegler, est sur le point de balancer une information capitale au SDECE (service de renseignements français). Afin de l’empêcher définitivement de parler, ils dépêchent Gunther Hessler, un ancien nazi. Quelques jours plus tard, en France, le barrage de Malpasset, à proximité de Fréjus, se rompt et déverse en quelques minutes un énorme flot qui dévaste tout sur son passage, y compris la voie ferrée qui relie Marseille/Nice. La Sécurité ferroviaire (SUGE) par l’intermédiaire de son directeur Henri Charrier pressent immédiatement le gros travail à réaliser et en parallèle, pense déjà à la nouvelle mission qu’il va devoir confier à l’inspecteur Hubert Granville et à son adjoint Pigagniole. En effet, les deux hommes sont appelés en Suisse pour encadrer deux de ses agents de la SDECE et un transfuge, en l’occurrence Hans Spiegler. Cette mission qui, au demeurant, ne devait présenter aucune difficulté, va se révéler pour le moins sanglante. Quelles sont les informations que cache l’espion allemand ? Auraient-elles un lien avec la catastrophe de Malpasset ? L’inspecteur Hubert Granville va tenter de trouver les réponses.

Par phibes, le 6 décembre 2014

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Notre avis sur BRIGADE DU RAIL (LA) #2 – Les naufragés de Malpasset

La célèbre police ferroviaire (la SUGE) et l’un de ses agents, le charismatique Hubert Granville, dont Frédéric Marniquet et Olivier Jolivet ont pris dorénavant l’initiative de conter ses enquêtes sous l’égide de la maison Zéphyr Editions, retrouve le chemin des bacs. En effet, grâce à ce nouvel épisode, le fameux transfuge de la Criminelle est remis, à chaud, sur la sellette, dans une aventure qui va le plonger en pleine guerre entre services secrets.

Cette deuxième équipée conforte la volonté des auteurs de narrer une fiction qui a pour avantage de s’inscrire dans un cadre authentique. En effet, non seulement cette dernière met en avant un service de sécurité qui existe réellement (la SUGE) mais aussi, elle se fonde sur des évènements qui, il y a quelques décades, se sont effectivement déroulés. Avec Les naufragés de Malpasset, Frédéric Marniquet se réfère donc à la catastrophe de 1959 (à l’instar de Corbeyran et Horne dans Malpasset chez Delcourt) induite par la rupture d’un barrage au dessus de Fréjus, tout en s’appuyant également sur la thèse de l’attentat développée dans un reportage diffusé par Arte au début 2013.

L’histoire évoquée bénéficie d’un certain intérêt et met surtout en évidence le climat délétère de la fin des années 50, que l’on pouvait ressentir dans les relations entre services de contre-espionnage. De fait, à la faveur d’indices éparpillés découverts par H. Granville (héros particulièrement efficace malgré une blessure handicapante) au fil de ses rencontres inattendues, l’on assiste au déroulement d’une enquête assez « technico politique » qui mêle à la fois une bonne petite dose d’actions, un soupçon d’humour et surtout beaucoup d’aveux de la part de tous les participants.

Olivier Jolivet poursuit sa complicité avec le scénariste en nous livrant un travail de très bon niveau, s’appuyant sur une authenticité qui trahit inévitablement une recherche documentaire. Que ce soit au niveau de la catastrophe de Malpasset ou des nombreux décors ferroviaires, l’artiste interpénètre dans son dessin nombre de photos qui appuient le réalisme des aventures de Granville. Les personnages, quant à eux, sont esthétiquement assez concluants, en particulier l’inspecteur éclopé qui possède un abord bien sympathique.

Une deuxième histoire complète plutôt classique, qui met en avant une hypothèse controversée et qui assoit les grandes aptitudes de son héros sur les rails d’une réussite à confirmer dans le prochain épisode intitulé Requiem chez les cheminots.

Par Phibes, le 6 décembre 2014

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