La bête de l'Apocalypse

De nos jours, à l’approche de l’hiver, la ville d’Angers se voit la cible d’un noctambule masqué qui hante les couloirs du château des Ducs d’Anjou. Surpris par les gardes de la société de surveillance, l’énigmatique visiteur n’a pas eu le temps d’aller au bout de sa démarche à savoir l’examen d’une des tapisseries de la salle de l’Apocalypse. Il s’enfuit aussi mystérieusement qu’il est arrivé sans laisser de trace. La police ayant été alertée, elle se met immédiatement au travail pour tenter d’identifier l’inopportun personnage qui, il est vrai, n’a causé aucune dépravation. Qui est-il et que cherche-t-il réellement ? Pourquoi s’intéresse-t-il à cette énorme tapisserie de l’Apocalypse impossible à voler ? Et si c’était peut-être dans le but de découvrir sur cet ouvrage la date exacte de la fin du monde ?

Par phibes, le 8 juillet 2013

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Notre avis sur La bête de l’Apocalypse

Fort d’une association particulièrement intéressante, la grande maison Glénat nous offre en partenariat avec les éditions du Patrimoine une histoire complète qui permet de réunir deux artistes du 9ème art à la notoriété établie. En effet, le scénariste prolifique Rodolphe (Kenya, Namibia, Le Commissaire Raffini, Mister George…) entraîne dans son sillage aventureux le dessinateur Lucien Rollin (Le Décalogue, Voyageur…) pour produire un récit contemporain aux accents policiers et historiques.

C’est la grande tapisserie médiévale exposée au château d’Angers (plus de 100 mètres de long présentée dans plusieurs galeries) qui se veut être le clou de cette équipée, inspirée certes par le thème révélateur imposé par le commanditaire de l’époque (le roi Louis 1er Duc d’Anjou) et par un secret qu’elle est censée porter. A partir de cette idée intrigante, Rodolphe en a conçu un thriller efficace mettant en opposition une société occulte à la gente policière.

L’histoire contée s’assoit sur une recherche documentaire avérée. Elle donne l’occasion de se projeter au temps de la conception de ladite tenture (14ème siècle) et d’introduire le mystère (l’avenir de l’humanité). A cet égard, les retours dans le passé sont très bien gérés et viennent s’associer de manière fluide aux pérégrinations policières (qu’on reconnaît au scénariste) et occultes contemporaines. L’on concèdera que l’équipée dégage un suspense bien sympathique, plutôt classique et sans aucune violence tapageuse.

Lucien Rollin reste dans un style qui lui est propre. Attaché à un certain réalisme, ce dernier nous gratifie d’une mise en image avertie, chaleureusement colorisée par un Jean-Jacques Chagnaud toujours en grande forme. On dénotera un gros travail sur les décors angevins, superbement restitués dans une rigueur très appréciable. Du côté des personnages, la touche personnelle du dessinateur ne manque pas de faire son petit effet.

Un ouvrage complet qui mélange harmonieusement Histoire et fiction, via un partenariat (Glénat/Editions du Patrimoine) des plus marquants.

Par Phibes, le 8 juillet 2013

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