La belle et le fuseau

Des nains, une reine à la veille de son mariage et dans le royaume adjacent, séparé par de hautes montagnes infranchissables, un nuage de magie qui se répand et endort tous ceux qu’il enveloppe. La reine prend son destin en main, s’affranchit du mariage (avec le consentement de son chevalier servant) et vient combattre le mal dans son domaine. Elle, par le passé, a déjà dormi une année entière et ne craint donc rien de la magie ambiante. Elle va pouvoir affronter les pièges du sommeil, les rosiers ayant emmurés le château et les créatures encore bien vivantes se trouvant à l’intérieur, hantés par une légende : « Elle a maudit l’enfant à sa naissance, lui prédisant que le jour de ses dix-huit ans la petite se piquerait le doigt et dormirait a jamais ».

Par geoffrey, le 23 mai 2017

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Notre avis sur La belle et le fuseau

Neil Gaiman réécrit Blanche-Neige et la Belle au bois dormant. Il se réapproprie les histoires pour tracer la sienne, forcément singulière et forcément particulière. Il se sert des contes populaires et de leurs codes, tout en s’en moquant. Ainsi plaisante-t-il de ces personnages, Reine, Sorcière ou Nains qui n’ont jamais de nom. Ainsi, questionne-t-il les clichés, la belle et jeune femme, innocente et naïve, la vieille sorcière retorse et empoisonneuse, les nains irascibles soiffards et serviables, le beau et fougueux chevalier prêt à tout pour l’amour et la gloire. Sans en avoir l’air, Gaiman rebat les cartes, redistribue les rôles et ce n’est pas le moindre de ses talents que de nous surprendre dans une narration qui, au démarrage, aurait pu paraître convenue.

Le format court et le texte succinct (trop ?) n’expliquent pas tout et laissent les illustrations de Chris Riddell, multiples, parfois sur des doubles pages, jouer leur rôle. Ces dessins expressifs à l’encre de Chine viennent, pour notre plaisir visuel, s’entremêler aux mots. Le texte et les illustrations sont ainsi enchevêtrés, tels une forêt de rosiers grimpants qui pousse et envahit tout.

Seul bémol peut-être, si le texte se trouve entièrement illustré, à l’inverse certaines illustrations n’ont pas d’équivalent dans le texte, notamment un troll souterrain qui interpelle. Ceci vient titiller l’esprit du lecteur français qui pense qu’on lui a enlevé certains paragraphes d’origine.

Ceci mis à part, on se pique de savoir à quel point ce conte gaimanesque a influencé le film Maléfique, sorti un an après le livre, ou bien s’il ne s’agit que d’une coïncidence et conjonction d’inspiration. Gaimanesque, vous avez dit gaimanesque ?

Par Geoffrey, le 23 mai 2017

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