La bande à Bonnot

Au tout début des années 1900, Jules Bonnot travaille comme mécanicien dans l’usine lyonnaise de Rochet-Schneider. Dans le collimateur de son employeur pour nombre de faits malheureux, il cherche à faire profil bas et ce malgré les incitations à la rébellion de certains de ses pairs. Le jour où un de ses collègues se blesse gravement au travail, il accepte de participer à une réunion d’ouvriers anarchistes. Une descente de police musclée dirigée par le Commissaire Guichard envoie Jules Bonnot en prison. Au bout de trois semaines de détention, il retrouve son foyer et découvre que son fils est mort par manque de soin. Ce drame le fait irrémédiablement basculer dans la violence. Il monte à Paris et avec l’aide d’autres malfrats se lance dans une série de méfaits illégalistes qui, de par la technique employée, va provoquer la terreur et donner une autre vision du crime.

Par phibes, le 6 septembre 2018

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Notre avis sur La bande à Bonnot

Les éditions Glénat mettent à l’honneur le travail biographique d’un quintet d’artistes qui s’est constitué autour de l’évocation d’un personnage ayant défrayé la chronique au début du siècle dernier par ses lourds méfaits perpétrés en association avec d’autres dans l’Hexagone de la Belle Epoque. Ce personnage qui a été souvent mis en lumière soit par la chanson (Joe Dassin), soit par nombre de documentaires ou romans, se nomme donc Jules Bonnot, activiste anarchiste devenu le criminel n°1 des années 1911/1912.

Cette évocation se veut donc pour le moins riche et a la particularité de s’inspirer de la vie du tueur selon un concept classique et bien captivant. Comme énoncé en préambule, les trois scénaristes ont souhaité, à l’appui de faits authentiques, de relater la vie du bandit en s’octroyant quelques libertés. Il en ressort donc une histoire dramatique qui débute sur les derniers moments de Bonnot et sur une rétrospective de ce dernier à partir du moment où il épouse la cause anarchiste.

De fait, à la faveur de séquences bien choisies et cadencées, le récit dresse en quelque sorte le portrait d’un personnage particulièrement torturé dans une société qui n’en est pas moins. Sous le couvert de coups du sort malheureux, Bonnot nous entraîne, en association avec d’autres (femme et hommes) dans une quête vengeresse contre la haute bourgeoisie et la gente policière, dans un tourbillon de violence dont la finalité est connue d’avance. L’étude psychologique du malfrat mise en avant est assez puissante et de fait convaincante, et donne une idée de la psychologie de ce sinistre personnage en guerre contre la société et les inégalités sociales.

Côté dessins, Attila Futaki, connu pour son travail d’illustrateur entre autres dans la série Percy Jackson ou dans Hypnos, nous assure une prestation de qualité. Se référant à un dynamisme profitable, l’artiste demeure dans un réalisme qui sied à cette évocation. Malgré quelques petites distorsions au niveau des visages, l’on concèdera que le trait reste adroit et, grâce à un effort documentaire évident, reflète remarquablement l’époque.

Un one-shot efficace qui donne un très bel éclairage sur l’un des plus grands bandits du siècle dernier.

Par Phibes, le 6 septembre 2018

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