ORDRE DU CHAOS (L')
Jérôme Bosch

Euzébius eut un jour une vision, vers 1460. cette vision lui montrait un monde, dans l’avenir, ou les hommes seraient rassemblés par une même langue, heureux. Mais, pris par leur vanité, sous la coupe d’un seul homme, ils se défieraient de tout, du créateur lui même, en érigeant une nouvelle "tour de Babel". A ce moment là, Dieu réagirait en détruisant d’une part l’humanité, et ensuite du maître au pouvoir. Un homme qui aurait accédé à sa position grâce à des siècles de jeu politique.
Euzébius va donc entamer, avec ses disciples, les veilleurs, un long combat, afin de veiller à l’équilibre du monde afin d’empêcher les graines, qui pourraient amener la prophétie à se réaliser, de pousser.
Et le premier élément important à "recruter" est le grand peintre Jérôme Bosch qui doit peindre "Le jugement dernier" pour son roi Philippe le Beau. C’est le moment de commencer à influencer les cartes du jeu…

Par fredgri, le 16 mai 2011

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Notre avis sur ORDRE DU CHAOS (L’) #1 – Jérôme Bosch

Un nouveau cycle mêlant mysticisme religieux et histoire commence donc chez Delcourt. On a l’habitude de voir émerger ce genre de série depuis quelques années et ce premier album ne déroge pas à la règle. A la base, une prophétie annonciatrice de fin du monde, une secte secrète qui se monte pour endiguer ce dangereux présage et qui va, tout au long de l’histoire, devoir positionner des pions pour influencer l’Histoire en route ! Bon, l’annonce de la fin de monde à endiguer n’est pas très nouvelle, le scénario ne faisant que refléter certaines formes d’eschatologie assez courantes. Le gros de l’originalité de cette série n’étant pas sur ce plan là.

On attend généralement de ce genre de série un gros travail de documentation, et franchement on est particulièrement gâté avec ce premier volume qui se passe au début du 16 ème siècle. Non seulement le scénario est très complet, mais en plus les deux scénaristes ont eu la finesse de ne pas aller dans le pompeux et le trop démonstratif. C’est documenté, mais surtout ça reste très accessible et tout est au service du scénario. De plus, c’est surtout passionnant de suivre les affres délirants de Bosch, le regarder découvrir son art qui se transforme, ces visions qui viennent influer sur ses peintures, sa vision de la religion et de l’église…

Parce que voilà, certes on parle ici d’une intrigue qui part sur des bases assez convenues, mais qui développe des idées intéressantes, avec une étude de personnage assez fine et passionnante. On a l’impression, comme ça que finalement l’effet de surprise n’est pas très développé, alors qu’au contraire le récit est régulièrement ponctué de petites touches assez surprenantes.

Je vous avouerais que, néanmoins, le premier élément qui m’a poussé à lire cet album c’est le graphisme exceptionnel de Geto. Je ne connaissais pas cet artiste et franchement quelle maestria, quelle virtuosité. Son talent explose dans chaque page. Il a un sens de la finesse, du détail incroyable, certaines cases faisant même penser à des gravures classiques. Bien avant l’histoire ce dessinateur est l’argument premier pour acheter cet album, il ne faut même pas y réfléchir à deux fois et se précipiter sur ces magnifiques planches !

Une série qui commence donc très bien, qui laisse augurer de très bons albums à venir (chaque volume étant dessiné par un artiste différent, peut-être reverrons-nous d’ailleurs Geto ?).

A surveiller donc !

Par FredGri, le 16 mai 2011

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