ORDRE DES DRAGONS (L')
Le Premier

En 1896, lors de la réunion de l’Ordre des Dragons, Dame Darmanson informe les participants de sa vision stimulée par le Premier. En effet, ce dernier prévoit qu’au début des années 40, les adeptes de la Loge de Thulé vont tenter de le détruire pour annihiler les Promères et devenir les maîtres de la destinée mondiale.
En 1933, le professeur Ernst Shäfer, l’agent du nazi Goebbels, poursuit sa lente progression dans la traque des partisans de l’Ordre des Dragons. Dans une totale impartialité, ce dernier se voit confié la mission de récupération d’un codex qui pourra l’aider à mieux comprendre l’origine du conflit ancestral qui oppose le peuple de Thulé à celui des Promères. Parviendra-t-il, malgré les appels incessants de Sir Mackennit de l’Ordre des Dragons, au terme de sa quête ambiguë qui révèle l’avènement d’un maître démon prêt à en découdre avec le fameux Premier ? Est-ce qu’Eva Wilson n’aurait pas un rôle précis dans le face-à-face qui s’annonce grâce à la fameuse lance dont elle détentrice ? La réponse se dévoilera au pied du Mont Moïse.
 

Par phibes, le 22 octobre 2009

Publicité

Notre avis sur ORDRE DES DRAGONS (L’) #3 – Le Premier

Nous retrouvons l’ambiance historico-fantastique dans laquelle nous a immergé Jean-Luc Istin depuis deux volumes. Au travers de la quête du scientifique Ernst Shäfer, on pénètre un peu plus dans la connaissance de la lutte que se livrent les deux clans que sont la Loge de Thulé et l’Ordre des Dragons.

Parfaitement inspiré, le scénariste qui, par ailleurs, dirige la collection "secrets du Vatican" chez Soleil, adapte subtilement l’Histoire et évoque, au travers de l’affrontement onirique, la montée du nazisme manœuvrée en souterrain par un maître de Thulé. L’association est bien amenée et permet de voir œuvrer, dans cette fiction, des personnages réels, aux patronymes qui rappelleront bien des souvenirs (historiques et littéraires). De même, on ne manquera pas de faire le lien avec la véridique société secrète (ordre de Thulé) créée par les allemands et dont l’idéologie était basée sur la croyance d’un être supérieur.

Durant cet épisode, on restera suspendu aux pensées les plus intimes narrées en voix-off et à l’incertitude du scientifique allemand, Ernst Shäfer, qui sera soumis à un choix dont la finalité n’est pas moins que la sauvegarde de l’humanité. Sir Mackennit et les prévisions peu encourageantes de Dame Darmanson prendront une part importante dans sa décision d’épouser ou non la cause du Premier.

De même, Jean-Luc Istin rentre dans le détail du monde "promérique" grâce au codex que retrouve Shäfer. Grâce à ses investigations, la genèse de ce peuple ailé nous apparaît dans sa douleur, obligé de se cacher pour éviter la vindicte de leurs ennemis. On appréciera là aussi la façon dont l’auteur tisse les liens avec la réalité historique.

Cet épisode clôt très agréablement les péripéties nazies dans une apothéose d’évènements sanglants, vampiriques qui viennent savamment contraster avec la magie des lieux et la sagesse des propos. Toutefois, il est fort à penser, au regard du mot de la fin et de la réflexion d’un prêtre que le combat peut continuer sur un autre cycle.

Le québécois Denis Rodier fait un travail remarquable. Que ce soit sur la partie réaliste ou celle qui relève du fantastique, il prouve sa grande maîtrise picturale. Les décors sont excellemment restitués, tout en finesse et empreint d’une authenticité qui fait mouche. Ses personnages sont également très expressifs, dont certains comme Goebbels sont inspirés de portrais réels.

Ce troisième opus est une évocation admirable d’une lutte extraordinaire entre le bien et le mal sur un fonds de seconde guerre mondiale fantastiquement bien orchestré.
 

Par Phibes, le 22 octobre 2009

Publicité