OR (L')
Michel ou le tamanoir

Amazonie guyanaise, autour de Maripasoula, an 2000.
Michel est euphorique. Enfin, la chance lui sourit ! Sa concession révèle des pépites, et des belles ! Il se voit déjà riche et vient fêter ça dans le bar de Maréchal. Ce dernier le met en garde contre les périls, les convoitises, et lui propose de racheter sa concession. Michel refuse. Pour lui, c’est enfin l’occasion de réhabiliter la mémoire de son père et de son grand-père, qui en ont tant bavé. Mais Michel s’attire aussi les foudres de Lucy dont il a rejeté les avances. Pour lui, la vie et la liberté riment avec la jungle et les chercheurs d’or. Il ne quitterait tout cela pour rien au monde, quitte à se mettre en danger.

Par legoffe, le 3 juin 2015

Notre avis sur OR (L’) #2 – Michel ou le tamanoir

Piatzszek et Bihel nous renvoient dans la jungle amazonienne moins d’un an après la parution du premier tome. Grâce à eux, nous poursuivons cette immersion dans le monde des chercheurs d’or de Guyane.

L’histoire est simple, linéaire, sans artifices. Mais elle révèle bien la vie de ces gens perdus au bout du monde. Et si les auteurs parlent du danger de cette existence, ils le font moins que dans le premier tome, préférant développer un autre thème, celui de l’attachement de certains de ces hommes à cette terre apparemment hostile. Ils nous racontent Michel, avec sa personnalité sympathique. Il est un brin naïf, mais pas idiot. Michel cherche à évoluer socialement sans pour autant vouloir partir de cet endroit qui l’a vu naître.

Autour de lui, on retrouve certains personnages clé du premier tome comme l’infirmière et, bien sûr, Maréchal, dont les activités peuvent être détestables. Et pourtant, on ne parvient pas vraiment à le détester. Est-ce parce que l’on sait que, si certaines actions sont condamnables, elles nous apparaissent au moins compréhensibles dans un univers où l’on survit plus que l’on ne vit ?

La BD tire donc sa force première de ses personnages et de cette petite touche romanesque qui en fait un véritable récit d’aventure et non un documentaire. Découvrir le quotidien des orpailleurs, oui, mais avec un souffle et une intensité dramatique qui rendent cet album vraiment très intéressant.

Pour ne rien gâcher, les planches de Bihel sont toujours aussi belles. Son coup de crayon donne une grande force aux décors et, bien sûr, aux acteurs de ce drame. Et que dire de sa mise en couleur. Quelle maîtrise ! Cette bande dessinée est vraiment une réussite à tous les niveaux, une jolie pépite dans la collection Futuropolis.

Par Legoffe, le 3 juin 2015

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