OR SOUS LA NEIGE (L')
Klondike

En 1897, à la suite de la parution dans la presse d’un article tapageur et aguicheur sur la découverte d’or dans le Grand Nord, Matt s’est décidé à se lancer dans la grande aventure, celle qui doit lui permettre de quitter sa condition de paysan peu lucrative et lui faire vivre de nouvelles sensations. Son point de chute sera l’Alaska et sa destination finale la fameuse rivière aurifère Klondike. Mais en arrivant sur les lieux, la fièvre entretenue durant le voyage laisse peu à peu la place à une réalité des plus dures, partagée entre des conditions climatiques saisissantes, un relief hostile, un danger permanent et une multitude de candidats au périple. Malgré ces terribles désagréments, Matt va-t-il pouvoir concrétiser son rêve et de fait, faire fortune ?

 

Par phibes, le 1 juin 2011

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur OR SOUS LA NEIGE (L’) #1 – Klondike

Après une quinzaine d’années à avoir travaillé chacun de leur côté, les frères Stalner (Eric et Jean-Marc) se retrouvent pour un nouveau projet chez 12Bis qui s’étalera sur trois tomes et qui annonce l’adaptation de l’œuvre du même nom écrite en 2004 par le romancier cinéaste globe-trotter Nicolas Vanier.

Ce premier épisode donne donc le top départ d’une aventure dans le Grand Nord, aventure qui a été elle-même inspirée par la ruée massive de très nombreux migrants vers le Klondike en 1897 dont le fameux écrivain Jack London. C’est ainsi que l’on s’immisce dans l’enfièvrement général qui déplace une foule conséquente, candidate à la plus hostile des équipées, et que, plus particulièrement, l’on s’attache aux basques d’un jeune paysan, Matt, qui est appelé à vivre moult péripéties alaskiennes.

Le récit dont il retourne, assez classique dans ses entournures, se veut quelque peu intimiste, porté par une légère narration à la première personne du singulier et à des dialogues superbement représentatifs de la dureté de l’odyssée. L’histoire, telle que présentée, met en exergue une dualité totalement déséquilibrée entre un homme volontaire et un environnement qui ne fait pas de cadeau, dévoilant des scènes de courage, de drame, de détresse, de beauté naturelle et de désastre… Aussi, on se plait à suivre cette quête aventureuse désespérée et réfrigérante, découpée adroitement par un Eric Stalner en réelle forme (Ils étaient dix, Voyageur, La zone,…) au cœur de laquelle bon nombre de personnages vont tenter, chacun à leur manière, de se sortir de leur mauvaise fortune.

Cette excursion historique est subtilement servie par des graphiques de toute beauté exécutés par un Jean-Marc Staner également en pleine créativité. Le désert blanc de l’Alaska l’inspire énormément au point qu’il nous livre des décors de rêve à double tranchant, à savoir d’une beauté attirante et d’une dangerosité statufiante. Son trait, appuyé par une colorisation réalisée à quatre mains remarquable, est maîtrisé dans les proportions, les détails et fait preuve dans son évocation d’une recherche documentaire indéniable. Ses personnages ont réellement du charisme et témoignent des nombreux espoirs et désillusions de cette frange d’aventuriers non préparés à ce genre de voyage.

Amateurs de péripéties au grand air, en attendant que la version cinématographique de cette aventure ne sorte sur le grand écran (réalisée par Nicolas Vanier fin 2012 avec Robert Redfort), il devient indispensable de vous imprégner de cette équipée en vous plongeant sans plus tarder dans sa retranscription en bande dessinée servie par une fratrie exercée dont le résultat ne vous laissera pas de glace.

 

Par Phibes, le 19 juin 2011

Publicité