OR DU TEMPS (L')
La chair des dieux

 
Quelques temps après la mise au tombeau de Néfrourê, deux pilleurs s’organisent déjà pour aller violer la sépulture de la défunte. En effet, Pharaon ayant fait partie du cortège qui accompagnait Néfrourê dans l’au-delà, il devenait l’assurance pour les voleurs que des trésors avaient été placés auprès du corps de la jeune femme.

Les pilleurs partirent œuvrer une nuit, accompagnés d’une danseuse du palais de Pharaon qui avait pu les renseigner sur la localisation du tombeau. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils tombèrent nez à nez, à l’intérieur du tombeau, avec Khaëmhat ! Celui-ci avait matérialisé sa fidélité à son amante décédée en décorant son caveau et en ayant sculpté en plein désert le tribunal de la pesée de l’âme de Néfrourê ; cérémonie qu’il avait fait interrompre lors de son voyage dans l’au-delà qu’il avait pu effectuer grâce au prêtre Ankhmahor.

Un jour, lors d’une partie de chasse, Pharaon découvrit cette sculpture. Khaëmhat à qui l’œuvre fut attribuée fut recherché (lui que tout le monde tenait pour mort) et fut vite retrouvé. Pharaon lui pardonna le meurtre de Ptahouseneb et le prit au service de son épouse. Khaëmhat réalisera de grandes choses mais jamais celles-ci ne réussirent à lui faire oublier la force de la relation qu’il avait entretenue avec Néfrourê…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur OR DU TEMPS (L’) #3 – La chair des dieux

 
Je ne sais pas comment je pourrais exprimer l’émotion qui me submerge après chaque lecture de cette histoire merveilleuse. On a pour le héros, Khaëmhat, autant de peine que de joie : il a perdu celle qu’il aimait et on a envie de croire à la poésie de ces retrouvailles qu’il réussit à vivre au-delà de la frontière entre la vie et la mort. Quand l’être aimé n’est plus, que ne donnerait-on pas pour ne revivre ne serait-ce qu’une seconde de bonheur avec lui ? Pour pouvoir lui adresser un dernier regard qui dirait tout ce qu’on n’a pas eu le temps de lui dire… Hein ?!

Ce thème est abordé dans L’or du temps. A merveille. Tout au long de la série, l’histoire sera restée prenante, les textes très forts et le dessin majestueux. L’Egypte pharaonique, univers de cette bande dessinée, aura été un choix très judicieux puisque sa fabuleuse mythologie est (logiquement) utilisée et que son architecture est un moyen pour le dessinateur de sublimer l’histoire : de très grands visuels ponctuent çà et là la succession des planches. Les personnages enfin, dans la nudité partielle que leur imposaient l’époque et le climat de l’Egypte, finissent de prouver le talent du dessinateur, François Baranger.

L’or du temps est un trésor de la collection "Portraits Souvenirs" du catalogue Dargaud. Je me suis toujours étonné que cette série ne soit pas plus connue. Par cet avis, je souhaitais vraiment vous en parler. Et remercier les auteurs du fond du cœur pour ce chef-d’œuvre.
 

Par Sylvestre, le 23 juillet 2006

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